Le rôle de l’UICN dans la création et la conservation des aires protégées en Afrique centrale
دور الاتحاد الدولي لحفظ البيئة في إنشاء وصون المناطق المحمية في وسط إفريقيا
Pr.Karim Zaouaq/Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Fès, Maroc
أ.كريم زواق/جامعة سيدي محمد بن عبد الله، فاس، المغرب
مقال منشور في مجلة جيل العلوم الانسانية والاجتماعية العدد 86 الصفحة 109.
Résumé :
Vouées à la conservation de la nature et des écosystèmes qui lui sont associés, les aires protégées revêtent une grande importance en Afrique centrale, d’où la forte implication de l’UICN dans leur mise en place et leur conservation. Toutefois, l’action de l’UICN se heurte au laxisme des autorités et à la persistance du braconnage.
Mots-clés : Conservation ; aires protégées ; UICN ; gouvernance ; Afrique centrale.
ملخص :
تعتبر المناطق المحمية، المكرسة للحفاظ على الطبيعة والأنظمة البيئية المرتبطة بها، ذات أهمية كبيرة لهذا عمل الاتحاد الدولي لحفظ البيئة على إنشاء وحفظ المناطق المحمية في وسط إفريقيا، غير أن عمل هذه المنظمة يصطدم بتراخي السلطات واستمرار الصيد الجائر.
الكلمات المفتاحية:الحفاظ على المناطق المحمية؛ المناطق المحمية ؛الاتحاد الدولي لحفظ البيئة ؛ الحكامة ؛وسط إفريقيا.
Introduction :
Le monde actuel fait face aujourd’hui à la grande problématique de dérèglement climatique planétaire dont les manifestations les plus courantes sont l’augmentation de la température à la surface de la terre, la survenance de phénomènes climatiques extrêmes et l’extinction d’espèces animales et végétales rares….
Parmi les mesures d’atténuation et d’adaptation conçues pour parer aux effets de ces changements climatiques, il y a la mise en place d’aires protégées qui se définissent, d’après l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), comme « des espaces géographiques clairement définis, reconnus, consacrés et gérés, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui leur sont associés »[1] (G. Borrini-Feyerabend, 2014).Ces espaces qui ont été institués en grand nombre partout dans le monde, occupent une place toute particulière sur le continent africain, notamment en Afrique centrale où ils servent bien le développement économique et social des territoires sur lesquels ils sont implantés.
Or, l’institution, la gestion et la conservation d’aires protégées dans cette région d’Afrique n’a pu se réaliser sans l’apport significatif de l’UICN. Cette ONG internationale qui a été créée en 1948 et qui a contribué depuis lors à l’élaboration de nombreux instruments internationaux de protection de l’environnement, a joué également un rôle clé en termes de conservation des aires protégées, en établissant leur classification en six catégories qui englobent aussi bien les zones les plus naturelles possibles (catégories 1 à 3) que les espaces où l’intervention de l’homme est plus palpable (catégories 4 à 6). Elle a également élaboré un cadre de gestion globale applicable à toutes les catégories d’aires protégées.
Dans cet article, il s’agira d’identifier les catégories d’aires protégées les plus représentées en Afrique centrale, avant de faire le détour des différents modèles de gestion conçus par l’UICN pour la conservation de ces espaces, et d’analyser ensuite ses réalisations dans la gestion, la conservation et l’évaluation de la gouvernance des aires protégées.
Le choix géographique porté sur l’Afrique centrale se justifie davantage par le fait que cette région, dont font partie 9 États (Angola, Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République du Congo, Sao Tomé-et-Principe et le Tchad), abrite le bassin du Congo, le deuxième massif forestier le plus vaste du monde après l’Amazonie, et recèle une importante biodiversité. Cette région d’Afrique renferme 292 aires protégées, dont 121 sont classées selon les catégories de l’UICN, tandis que 171 espaces échappent encore à toute classification et sont souvent non déclarés, ce qui dépasse de loin la moyenne mondiale au titre de laquelle « plus de 67% des aires protégées mondiales sont classées au sein d’une catégorie UICN »[2] (A. Binot, 2010).
In fine, l’implication efficace de l’UICN dans la conservation des aires protégées en Afrique centrale est grevée par de nombreuses limites dont on peut citer la faible participation des populations locales, le décalage entre les modèles de gestion et leur mise en œuvre dans la pratique, la mauvaise gouvernance de ces aires, le manque de volonté politique et l’ampleur des activités de braconnage (…).
- Contribution de l’UICN à la création des aires protégées en Afrique centrale
Conformément à ses objectifs dans le domaine de la conservation de la nature, l’UICN a élaboré des catégories de classification et des critères de distinction des aires protégées (1.1) qui facilitent, à côté de la liste rouge des espèces menacées (1.2), l’institution d’une aire protégée et constituent les jalons essentiels de toute démarche visant sa conservation.
- Classificationet définition des critères de distinction des aires protégées
Pour une meilleure gestion des aires protégées, l’UICN ne s’est pas limitée à leur définition, mais elle a aussi instauré en 1994 six catégories d’aires protégées en fonction de leurs objectifs de gestion et leur gouvernance : les catégories Ia (réserve naturelle intégrale[3]), Ib(aire de nature sauvage[4]), II (parc national[5]), III (monuments naturels[6]), IV (aire de gestion des habitats ou des espèces[7]), V (paysage terrestre ou marin protégé[8]) et VI (aire protégée de ressources naturelles gérée[9]).
De même, la liste mondiale des aires protégées, établie régulièrement depuis 1968 par l’UICN, est « un repère pour la désignation de nouveaux sites, et constitue aussi une sorte de “label international” par lequel cette ONG internationale reconnaît officiellement les nouvelles aires protégées »[10](D. Dumoulin, 2002) créées dans toutes les régions du monde, y compris l’Afrique centrale.
Telles que consacrées par l’UICN, les typologies et les classifications des aires protégées se retrouvent aussi dans les législations nationales de plusieurs pays d’Afrique centrale, lesquelles imposent pour la plupart de désigner la catégorie à laquelle appartient toute aire protégée nouvellement reconnue. Ainsi au Gabon, la loi 16/01 du 31 décembre 2001 portant Code forestier précise que «le texte portant classement ou déclassement d’une forêt dans le domaine public doit préciser à quelle catégorie elle fait partie, le mode de gestion de ses ressources et les restrictions applicables à l’intérieur de cette forêt» (art. 9), tout en reconnaissant, dans son art. 70, sept types d’aires protégées (les réserves naturelles intégrales, les jardins zoologiques, les sanctuaires d’espèces animales et végétales, les réserves de faune, les parcs nationaux, les parcs marins et les domaines de chasse) qui « se répartissent entre les catégories 1b et IV suivant la classification de l’UICN »[11] (F. Palla, 2015). Ces mêmes catégories UICN se déclinent dans les législations du Congo (loi n° 37-2008 du 28 novembre 2008 sur la faune et des aires protégées[12]) et de la République démocratique du Congo (loi n° 14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature[13]).
Par ailleurs, l’UICN a dégagé un certain nombre de critères à partir desquels certains espaces sont reconnus comme étant des aires protégées. Ainsi selon cette ONG internationale, peuvent être considérées comme des aires protégées « les zones où le principal objectif est la conservation de la nature »[14] (G. Mauvais, 2015), celles où il est question d’ « empêcher ou d’éliminer toute exploitation ou pratique de gestion qui sera néfaste à l’atteinte de ces objectifs de conservation »[15], et enfin les aires s’assignant pour objectifs de « préserver ou, idéalement, d’augmenter le degré de naturalité de l’écosystème protégé »[16]. Ces critères sont consacrés en partie au Congo dans la loi n° 37-2008 du 28 novembre 2008 sur la faune et les aires protégées dont l’art. 8 dispose que « la décision de classement ou de déclassement est précédée d’une étude d’impact sur l’environnement, effectuée conformément à la législation en vigueur. Le classement d’une aire protégée doit tenir compte des objectifs de conservation durable des ressources naturelles et de la nécessité de satisfaire les besoins des populations riveraines ».
De fait, les catégories UICN les plus désignées en Afrique centrale[17] sont la catégorie II (58 aires protégées dont 8 en Angola, 4 en République centrafricaine, 27 au Cameroun, 10 en RDC et 3 au Congo, en Guinée équatoriale et au Tchad), la catégorie IV (44 aires dont 10 au Cameroun, 9 au Congo, 8 en République centrafricaine, 7 au Tchad, 4 en Angola, 3 au Gabon et en Guinée équatoriale),la catégorie VI (12 espaces dont 11 en RDC et 1 en République centrafricaine),la catégorie Ia (2 aires protégées dont une en République centrafricaine et une autre en RDC), la catégorie III (2 aires en Guinée équatoriale), la catégorie Ib (2 dont une en République centrafricaine et une autre en Guinée équatoriale) tandis que la catégorie Vn’a été assignée qu’à une aire protégée en Angola.
1.2.Les listes rouges des espèces menacées : un outil de référence pour la création des aires protégées
Se présentant comme l’inventaire mondial le plus complet de l’état de conservation des espèces végétales et animales, la liste rouge de l’UICN dont l’objectif principal est de « sensibiliser à l’importance de la diversité biologique et aux menaces qui pèsent sur elle, d’identifier et de renseigner sur les espèces ayant le plus urgent besoin de mesures de protection »[18] (P. Triplet, 2009), aide à influer sur les politiques nationales et permet aux décideurs politiques de localiser les zones les plus propices à même d’être sauvegardées, surtout les aires recelant des espèces en danger critique d’extinction (CR), en danger (EN), ou qui sont vulnérables (VU) ou quasi menacées (NT). Ce classement est établi par l’UICN selon « différents facteurs biologiques associés au risque d’extinction: taux de déclin, population totale, zone d’occurrence, zone d’occupation, degré de peuplement et fragmentation de la répartition » [19].La liste rouge de l’UICN, dénommée aussi liste rouge de l’UICN des espèces menacées, est « largement reconnue comme le système de référence le plus objectif permettant d’évaluer le risque global d’extinction des espèces »[20] (J.-C. Vié et al, 2011).
En outre, les listes rouges représentent non seulement une base de données complètes sur la taille, la population, la catégorie à laquelle appartient les espèces menacées, mais constituent aussi le moyen pour connaître l’état et le degré de menace planant sur ces espèces, ce qui est de nature à sensibiliser les décideurs et les gestionnaires sur les espèces qui ont le plus besoin d’être conservées dans une aire protégée créée spécifiquement à cette fin ainsi que sur la voie la plus adaptée pour parvenir à une meilleure protection de ces espèces.
À cet effet, les aires protégées doivent être « mieux conçues pour protéger les espèces[21] », ce qui requiert une planification et un contrôle étendu à l’échelle de l’espace concerné. A défaut, « des impacts tels que la pollution ou la prolifération de plantes envahissantes entraîneraient inévitablement le déclin des espèces »[22].
L’Afrique centrale présente dans ce cadre une variété d’espèces menacées appartenant à toutes catégories confondues (mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, mollusques, plantes…). En effet, selon les statistiques fournies dans la liste rouge de l’UICN de 2019, cette région d’Afrique comprendrait environ 2282[23] espèces menacées dont 188 mammifères, 173 oiseaux, 65 reptiles, 81 amphibiens, 475 poissons, 82 mollusques, 31 autres invertébrés, 1187 plantes[24].
Ces espèces menacées aussi variées soient-elles d’un pays à un autre en Afrique centrale requièrent un régime de protection et de conservation adapté à leur taille, caractéristiques, le milieu dans lequel elles se trouvent et le degré de la menace d’extinction.
II.Participation de l’UICN à la conservation des aires protégées en Afrique centrale : réalisations et limites
En Afrique centrale, l’action de l’UICN dans le domaine de la conservation des aires protégées a pu déboucher sur des réalisations significatives (2.1), mais celles-ci demeurent néanmoins entravées par des limites de diverses natures (2.2).
2.1. Les réalisations
Parmi les réalisations de l’UICN en matière de conservation des aires protégées, il y a lieu de distinguer l’élaboration d’un cadre théorique général de gestion (2.1.1) et l’implication directe et pratique dans la conservation de ces espaces (2.1.2).
2.1.1. L’élaboration d’un cadre général de gestion et de gouvernance des aires protégées
En l’an 2000, la Commission mondiale des aires protégées de l’UICN a élaboré un cadre de référence pour guider le développement des systèmes d’évaluation de l’efficacité de gestion des aires protégées. Ce cadre qui est largement reconnu et utilisé aujourd’hui, a identifié « six composantes, chacune associée avec des aspects différents de l’efficacité de la gestion : le contexte, la planification, les intrants (inputs), le processus, les extrants et les résultats (outputs)[25] ». C’est ainsi que l’évaluation de la gestion des aires protégées commence par une phase de conception/ planification où il est procédé à une identification du stade de la menace et à une planification et projection dans le futur en fixant des objectifs, puis survient la phase dite de pertinence/justesse dans laquelle les parties prenantes procèdent à une détermination des besoins et une assimilation du processus d’organisation de la gestion, avant de parvenir à une troisième étape de production des résultats où il est question d’inventorier les résultats obtenus, ainsi que les produits et services fournis dans ces aires[26].
Les méthodes d’évaluation de la gestion des aires protégées développées jusque-là par la Commission mondiale des aires protégées de l’UICN ont été appliquées pour « évaluer l’efficacité des mesures de gestion dans une gamme diverse d’aires protégées, notamment celles désignées au niveau national (par ex. les parcs nationaux), et celles désignées en vertu de conventions et d’accords régionaux et internationaux (par ex. les sites Ramsar, les zones humides d’importance internationale) »[27]. Elles tournent autour de « l’outil RAPPAM (méthode d’évaluation rapide et d’établissement des priorités de gestion des aires protégées) et l’outil METT (outil de suivi de l’efficacité de la gestion) qui sont employés pour évaluer des désignations au niveau national, alors que la perspective du patrimoine mondial (World Heritage Outlook) est utilisée pour évaluer des aires protégées désignées en vertu de la Convention du patrimoine mondial, et la liste verte des aires protégées a été récemment développée en tant que nouvel outil standard pour une utilisation mondiale (IUCN et Commission mondiale sur les aires protégées 2017) »[28].
En l’occurrence, l’outil IMET de l’UICN (outil intégré sur l’efficacité de gestion) a été déployé en République démocratique du Congo pour évaluer l’efficacité de gestion des aires protégées dans ce pays. En effet, l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) emploie chaque année depuis 2015 l’IMET pour mesurer la performance dans la gestion de cinq aires protégées, notamment « le Parc national de Kahuzi-Biega, le Parc national de la Salonga, la réserve naturelle du triangle de la Ngiri, le Parc national de la Lomami et la réserve naturelle d’Itombwe »[29].
De plus, « l’utilisation depuis 2016 de l’IMET à des fins de planification sous la forme de plans opérationnels et l’examen des plans de gestion dans le complexe binational SenaOura – Bouba Ndjida (incluant le Parc national de SenaOura au Tchad et le Parc national de BoubaNdjida au Cameroun) »[30], a permis de « traiter des problèmes importants tels le paiement pour les services écosystémiques et le changement climatique qui n’étaient pas pris en compte par les gestionnaires du parc auparavant »[31].
En matière de gouvernance des aires protégées[32], l’UICN a dressé quatre modèles de gouvernance, à savoir : la gouvernance par le gouvernement/ l’État ; la gouvernance partagée entre les autorités gouvernementales, les communautés locales, les ONG, les entreprises privées et les propriétaires des terrains ; la gouvernance privée portant sur les aires dont la propriété est détenue par des personnes physiques, des entreprises ou des ONG ; et enfin la gouvernance par les communautés locales.
L’UICN prône « une protection forte des derniers lieux d’importante biodiversité de la planète, impliquant généralement l’arrêt de toute activité humaine consommatrice excessive de ressources naturelles, et de l’autre une reconnaissance accrue du rôle des populations locales et de l’importance de leur prise en compte dans les décisions »[33] (A. Bertrand et al., 2009). Ce mode de gestion désigné sous l’expression “Community-Based Natural Ressource Management”[34](F. Giraut et al., 2004) et qui allie entre la conservation, les nécessités de développement et la protection des droits des populations locales a inspiré les États d’Afrique centrale dans l’implantation et la gestion des aires protégées.
À travers le mode de gestion dit « Community-Based Natural Ressource Management », on voit ressortir une dimension des droits de l’homme, notamment les droits des communautés ou populations locales. Cette dimension a été omniprésente dans plusieurs instruments et initiatives adoptés par l’UICN, dont la résolution 4.052 prise en application de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (DDPA), l’initiative de conservation et droits de l’homme, lancée en 2009 avec d’autres ONG et qui « vise à améliorer les pratiques de conservation en soutenant l’intégration des droits de l’homme dans les règlements et les pratiques de conservation »[35](A. Pyhälä et al., 2016),ainsi que dans les Lignes directrices pour l’application des catégories de gestion aux aires protégées de l’UICN de 2008 ou enfinles Lignes directrices pour la planification de la gestion des aires protégées de l’UICN de 2011.
2.1.2. L’implication directe dans la gestion et la conservation des aires protégées
L’implication directe de l’UICN dans la gestion et la conservation des aires protégées s’est faite sentir à plusieurs niveaux : celui du financement des projets de conservation des aires protégées, de leur exécution, de l’évaluation de leur gestion et de la protection des droits des populations autochtones dans ces espaces.
En termes de financement des projets de conservation des aires protégées, l’action de l’UICN s’est inscrite dans des partenariats avec d’autres acteurs non gouvernementaux, étatiques ou onusiens. Ainsi, le Projet MINFOF-UICN-PPTE mis en œuvre au Cameroun et qui « porte sur la sécurisation des moyens d’existence des communautés pour le développement durable du Parc national de Waza, a permis de financer à hauteur de 200.000 USD, environ 120 Organisations paysannes des 6 Communes riveraines du Parc national de Waza, vitrine de l’écotourisme au Cameroun »[36].
Le Parc national de Waza au Cameroun est un exemple édifiant sur l’apport de l’UICN en matière d’exécution des projets de conservation des aires protégées et d’évaluation de leur gestion, puisqu’elle est représentée au sein du Comité de gestion dudit parc et participe activement à la réalisation des missions imparties à ce comité en termes notamment d’ « approbation du budget et du plan de travail annuel élaboré par le conservateur du parc, d’évaluation de la mise en œuvre du plan d’aménagement, d’adoption des propositions présentées par les comités scientifiques, techniques et consultatifs locaux du parc et d’harmonisation des interventions des différents acteurs en vue de la gestion durable des ressources dans le parc et sa zone périphérique »[37].
L’UICN s’est attelée aussi sur la sauvegarde des droits des populations locales expulsées des aires protégées. En effet, le Mécanisme dit de Whakatane lancé en 2011 par l’UICN en partenariat avec l’institution en charge de la Forest Peoples Programme (FPP) et qui vise à « évaluer la situation des différentes aires protégées où les autochtones sont affectés de façon négative, à proposer des solutions et à les mettre en œuvre »[38], a été mis en œuvre dans la région d’Afrique centrale, notamment en République démocratique du Congo. Dans ce pays, l’UICN qui a mené en septembre et octobre 2014 son travail d’évaluation dans le ressort territorial du Parc national Kahuzi-Biega, a montré que la tribu locale des Bambuti était très dépendante vis-à-vis de l’espace forestier formant ce parc, tout en se fixant dans sa feuille de route « des objectifs à court terme pour répondre aux besoins immédiats des Bambuti, notamment en matière d’accès aux terres, d’éducation, de santé et d’emploi, un partage équitable des avantages découlant du parc et une formation pour renforcer leurs capacités à atteindre les objectifs à moyen et à long terme »[39]. À travers cette évaluation, l’UICN a cherché également à « documenter la gestion communautaire, à identifier les terres périphériques du parc à restituer aux communautés et à autoriser la propriété collective des terres de Bambuti, ce qui permet une conservation moderne, fondée sur les droits »[40].
2.2. Les limites
Bien qu’elle soit palpable et importante, l’efficacité de l’action de l’UICN s’estompe en Afrique centrale devant des facteurs tenant principalement au laxisme des autorités publiques (2.2.1) et à une recrudescence du braconnage (2.2.2).
2.2.1. Le laxisme des autorités publiques
Malgré l’implication fort prépondérante de l’UICN dans le domaine de la gestion des aires protégées en Afrique à travers ses recommandations, orientations et projets de financement, la conservation peine à se réaliser efficacement dans de nombreuses aires protégées en Afrique centrale du fait d’un manque de volonté chez les parties prenantes. En l’occurrence, certaines aires protégées en République démocratique du Congo à titre d’exemple « ne s’alignent pas encore avec les catégories de gestion de l’IUCN, de même qu’aucun critère n’a été fixé jusqu’ici par rapport auquel les catégories d’aire protégée peuvent être évaluées »[41].
Le laxisme des pouvoirs publics se manifeste aussi à travers le vide législatif constaté dans certains États, l’insuffisance des dispositions consacrées dans d’autres, voire leur mise en œuvre limitée. À cet égard et bien que le Gabon ait signé différents accords internationaux sur les aires protégées et la protection de la biodiversité (dont la Convention sur la diversité biologique de 1993 et la Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles de 2003) et bien qu’ils aient été pris en compte dans la révision du Code forestier de 2001, « il existe encore un grand hiatus entre l’adoption de dispositions légales et leur mise en œuvre »[42] (F. Palla et al., 2015). En effet, l’analyse du cadre juridique et institutionnel au Gabon révèle « certains manquements, notamment la faible application de la réglementation en vigueur ; le retard dans l’adoption des textes d’application; l’absence de clarté et de précision dans la définition des droits d’usage coutumier consentis aux populations locales; le caractère peu dissuasif de plusieurs dispositions répressives et les vides juridiques sur certains aspects (gestion transfrontalière, exploitation de la filière viande de brousse…) »[43] (F. Palla et al., 2015).
De surcroît, les États rechignent souvent à empêcher l’exploitation démesuréedes aires protégées par les communautés locales, comme c’est le cas pour la réserve forestière de Laf-Madjam au Cameroun qui, bien que classée selon les directives de l’UICN comme étant une aire protégée appartenant à la catégorie VI et ne devant être anthropisée à des fins de développement local qu’à un seuil du tiers, est en revanche exploitée à plus de 41% de sa surface.
En Guinée équatoriale, le Parc national de Monte Alen, s’étendant sur une superficie de 200.000 ha et régi par la loi des aires protégées N°4/2000 du 22 mai 2000, ne dispose pas de moyens financiers et humains suffisants. Dans ce sens, le budget alloué par l’État à cette aire protégée ne représente que 18%, tandis que le personnel affecté est insuffisant pour faire appliquer efficacement la loi, voire inadapté aux postes attribués, et ce du fait qu’ « il n’existe pas de règlement intérieur du personnel et que les rôles ne sont pas bien définis »[44].
De la même manière, le Parc national de Loango au Gabon n’est contrôlé que par un nombre limité d’agents relevant de l’Agence nationale des parcs nationaux, estimé à « 12 agents pour 155.000 hectares soit un ratio de 1 agent pour 12.917 hectares : ce ratio est effectivement insuffisant, 13 fois inférieur à celui proposé par l’UICN (1 agent pour 1000 hectares) »[45] (C. A. Moussavou, 2015).
2.2.2.Les activités debraconnage : une entrave à la conservation efficace des aires protégées
Le braconnage constitue, du fait de son expansion ces dernières décennies, une menace inexorable pour la survie des espèces animalières dans de nombreuses aires protégées en Afrique centrale. Dans ce sillage, la forêt de Bangassouen Centrafrique fait l’objet d’un braconnage non seulement local et à caractère commercial, mais aussi transfrontalier du fait de sa proximité de « la section sud de la Réserve de faune de Zémongo, aire protégée créée en 1925 et faisant frontière avec le Soudan du Sud »[46] (H. Tchéchoupard, 2017). Pratiqué avec des armes à feu sophistiquées, « le braconnage transfrontalierre présente une grande menace pour les espèces fauniques intégralement protégées, y compris celles destinées à la chasse sportive, dans la mesure où les braconniers étrangers sont particulièrement intéressés par des trophées destinés à des fins commerciales internationales (ivoires, peaux, queue de girafe) »[47] (H. Tchéchoupard, 2017).
Au Gabon, les aires protégées et en particulier les parcs nationaux où « vivent de nombreuses espèces d’animaux, dont la plus grande population au monde de tortues luths, sont, tel que le souligne la Banque mondiale, menacées par les braconniers comme c’est le cas des éléphants de forêt, dont le nombre a chuté de près de 80 % en seulement dix ans »[48]. Ce braconnage qui touche à la fois « les animaux intégralement protégés, partiellement protégés ou ordinaires ; les animaux n’ayant qu’une simple valeur alimentaire ou ceux dont certaines parties sont utilisées à titre décoratif ; et les animaux dont la possession de la peau ou toute autre partie est symbole de pouvoir, de richesse et d’animaux sacrés »[49] (C. A. Moussavou, 2015), recouvre dans ce pays plusieurs formes, notamment « le braconnage de subsistance, le braconnage commercial, le braconnage pour les sous-produits, le braconnage d’animaux vivants et le braconnage d’État (braconnage par les forces publiques) »[50] (C. A. Moussavou, 2015).
En raison de sa grande valeur marchande dans les marchés mondiaux, l’ivoire est également l’objet d’un braconnage d’une grande ampleur dans le cas particulier de la République démocratique du Congo où environ 400 à 500 kg de cette matière ont été enregistrés et commercialisés publiquement dans le marché de l’ivoire de Kinshasa en 2015[51] (C. Sone Nkoke, 2017), tandis que son stock national s’estimait dans les marchés locaux de la capitale congolaise à hauteur de plus de 20.000 kgs en 2015. Ce stock est tout aussi important dans les marchés locaux des autres capitales d’Afrique centrale, puisqu’il s’élevait durant cette même année 2015 à plus de 5.000 kg à Yaoundé au Cameroun, 22 kg à Bangui en Centrafrique, 5.000 kg à Brazzaville au Congo, et à 1.030 kg à Libreville au Gabon[52] (C. Sone Nkoke, 2017). Ces chiffres alarmants renseignent bien sur l’état du braconnage exercé à l’encontre de la population des éléphants dans les principales aires protégées d’Afrique centrale, sachant bien que l’ivoire est la principale substance tirée des dents et des défenses de l’éléphant. Ainsi et tel que souligné par l’UICN dans son rapport de 2016 sur le statut des éléphants en Afrique, un certain nombre de pays d’Afrique centrale ont connu des pertes dramatiques dans les populations de leurs éléphants au cours des dix dernières années. Cela inclut la perte de « 16.000 à 20.000 éléphants de forêt, représentant 60 à 80% de la population au Parc national Minkebe du Gabon, d’environ 3.000 éléphants, représentant 50% de la population dans le Parc national de Ndoki au Congo, de plusieurs milliers d’éléphants dans la partie camerounaise du TRIDOM (la forêt transfrontalière Tri-Nationale Dja-Odzala-Minkébé) et de plus de 50% d’un nombre de populations moins importantes au Cameroun et RDC »[53] (C. R. Thouless et al., 2016).
Conclusion :
Si les objectifs poursuivis par l’UICN en termes de conservation et de gestion des aires protégées sont entravés par des facteurs exogènes tenant au laxisme des autorités étatiques et aux multiples pressions exercées par les bandes de braconnage, il n’en demeure pas moins que cette ONG internationale a négligé depuis sa création certains aspects non moins importants en matière de conservation. Ainsi, l’UICN peine toujours à « développer un mécanisme de surveillance et de signalement qui permet aux membres et aux observateurs indépendants d’évaluer la conformité avec les résolutions et les principes des droits de l’homme, et d’inclure des indicateurs des droits de l’homme plus rigoureux dans les critères d’évaluation de la Liste verte »[54] (A. Pyhälä et al., 2016), laquelle recense les aires protégées dont la gestion est efficace pour la sauvegarde des espèces.
Dans ce cadre et pour une meilleure prise en compte des droits de l’homme, il serait nécessaire que l’UICN procède à « une révision des catégories d’AP et cadres de gestion de l’UICN pour les redéfinir en fonction des terres coutumières, des cultures et des droits des communautés locales »[55] (A. Pyhälä et al., 2016). Une fois révisées, ces nouvelles catégories UICN des aires protégées devront être transposées dans les législations des États d’Afrique centrale.
Pour le reste et eu égard à leur pertinence et leur impact considérable sur une bonne gestion des aires protégées, les nombreuses lignes directrices de l’UICN demeurent la clé de voûte de toute stratégie de conservation de ces espaces, mais elles ne peuvent être mises en œuvre de façon effective par les États que si elles sont accompagnées par l’affectation d’importantes ressources financières et humaines, une bonne gouvernance, la promotion de la participation des communautés locales, ainsi que le renforcement de la lutte contre le braconnage, la chasse illégale et les différentes formes d’activités criminelles qui menacent la biodiversité et la survie des espèces animales dans la région d’Afrique centrale.
Références bibliographiques :
- Banque mondiale (2017), « Renforcer la lutte contre le braconnage dans les parcs naturels du Gabon ».
- Bertrand A., Rabesahala Horning N. et Montagne P. (2009), « Gestion communautaire ou préservation des ressources renouvelables : Histoire inachevée d’une évolution majeure de la politique environnementale à Madagascar », VertigO – la revue électronique en sciences de l’environnement [En ligne], Volume 9, Numéro 3, DOI : 10.4000/vertigo.9231.
- Binot A., (2010), La conservation de la nature en Afrique centrale entre théorie et pratiques. Des espaces protégés à géométrie variable, Thèse présentée pour obtenir le doctorat en Géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
- Borrini-Feyerabend G., Dudley N., Jaeger T., Lassen B., Pathak Broome N., Phillips A. et SandwithT., (2014), Gouvernance des aires protégées : De la compréhension à l’action, Collection des lignes directrices des meilleures pratiques pour les aires protégées N°20, Gland, Suisse: IUCN.
- Dumoulin D., « Les aires naturelles protégées : de l’humanité aux populations locales. Un bien composite à la recherche de son public » (2002), in : Constantin F. (dir), Les biens publics mondiaux. Un mythe légitimateur pour l’action collective ?, L’Harmattan. Paris.
- Giraut F., Guyot S., Houssay-Holzschuch M. (2004), « Les aires protégées dans les recompositions territoriales africaines », L’information géographique, volume 68, n°4.
- Mauvais G., (2015), Nouvelles des aires protégées d’Afrique – NAPA, N°85, Aires Protégées d’Afrique & Conservation – www.papaco.org.
- MbangueNkomba Y.-P. (2016), « Les trajectoires d’un État conservateur : logiques d’action et gestion des Aires protégées au Cameroun à partir de l’action autour du Parc National de Waza », RADSP, vol. IV, n° 7.
- Moussavou C. A. (2012), Les aires protégées et le développement durable au Gabon : entre sollicitations internationales et réalités locales. Le cas du parc national de Loango, [En ligne]. Thèse de doctorat en Géographie. Poitiers : Université de Poitiers.
- Palla F., Doumenge C. et Larzilliere A., « République du Gabon » (2015), in : DoumengeC., PallaF., ScholteP., HiolHiolF.&LarzillièreA. (Eds.), Aires protégées d’Afrique centrale – État 2015. OFAC, Kinshasa, République Démocratique du Congo et Yaoundé, Cameroun.
- Pyhälä A., Osuna Orozco A. et Counsell S. (2016), Aires protégées dans le bassin du Congo : un échec pour les peuples et la biodiversité ?, The RainforestFoundation UK.
- Sector Network Rural Development (SNRD) Africa (2017), Analyse des modèles de gouvernance des aires protégées et autres aires de conservation : Expériences pratiques des projets/programmes de la GIZ en Afrique, publié par Deutsche Gesellschaftfür Internationale Zusammenarbeit (GIZ).
- SoneNkoke C., Lagrot J.-F., Ringuet S. and Milliken T. (2017), Ivory markets in central africa market surveys in Cameroon, Central African Republic, Congo, Democratic Republic of the Congo and Gabon: 2007, 2009, 2014/2015, TRAFFIC report, Cambridge.
- Tchéchoupard H. (2017), Les enjeux entourant la gestion décentralisée des aires protégées en Centrafrique : le cas de la forêt de Bangassou, Thèse de doctorat présentée à l’université du Québec à Chicoutimi dans le cadre du programme de doctorat en développement régional offert conjointement par l’Université du Québec à Chicoutimi et l’Université du Québec à Rimouski.
- Thouless C. R. et al. (2016), African Elephant Status Report 2016: An update of the African Elephant Database. Occasional Paper No. 60, IUCN/SSC, Gland, Switzerland.
- Triplet P., Manuel de gestion des aires protégées d’Afrique francophone, Awely, Paris, 2009.
- UICN (2015). Programme Cameroun Infos, publication trimestrielle – Édition avril-juin.
- UNEP-WCMC (2018), Liste des Nations Unies des aires protégées 2018. Supplément sur l’efficacité de la gestion des aires protégées, UNEP-WCMC : Cambridge, Royaume-Uni.
- Vié J.-C., Hilton-Taylor C. et Stuart N. S. (Ed.) (2011), La vie sauvage dans un monde en mutation : la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées, Analyse de la Liste 2008, UICN, Gland, Suisse.
[1] Grazia Borrini-Feyerabend, Nigel Dudley, Tilman Jaeger, Barbara Lassen, NeemaPathak Broome, Adrian Phillips et Trevor Sandwith, Gouvernance des aires protégées : De la compréhension à l’action, Collection des lignes directrices des meilleures pratiques pour les aires protégées N°20, IUCN, Gland, Suisse, 2014, p. 5. Disponible en ligne sur ˂https://portals.iucn.org/library/sites/library/files/documents/PAG-020-Fr.pdf˃.
[2]Aurélie Binot, La conservation de la nature en Afrique centrale entre théorie et pratiques. Des espaces protégés à géométrie variable, Géographie. Thèse présentée pour obtenir le doctorat, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2010, p. 67.
[3] Il s’agit d’une aire protégée gérée principalement à des fins scientifiques ou de protection des ressources sauvages. Voir : ˂http://biodiversite.wallonie.be/fr/les-categories-d-aires-protegees-selon-l-uicn.html?IDD=1147&IDC=825˃.
[4] Zone de nature sauvage : aire protégée gérée principalement à des fins de protection des ressources sauvages. Voir le lien supra.
[5] Aire protégée gérée principalement dans le but de protéger les écosystèmes et à des fins récréatives.
[6] Aire protégée gérée principalement dans le but de préserver des éléments naturels spécifiques.
[7] Aire protégée gérée principalement à des fins de conservation, avec intervention au niveau de la gestion.
[8] Aire protégée gérée principalement dans le but d’assurer la conservation de paysages terrestres ou marins et à des fins récréatives.
[9] Aire protégée gérée principalement à des fins d’utilisation durable des écosystèmes naturels.
[10]David Dumoulin, « Les aires naturelles protégées : de l’humanité aux populations locales. Un bien composite à la recherche de son public », in : François Constantin (dir), Les biens publics mondiaux. Un mythe légitimateur pour l’action collective ?, L’Harmattan. Paris, 2002, pp. 269-306.
[11]Florence Palla, Charles Doumenge et Adélaïde Larzilliere, « République du Gabon », in : Charles Doumenge, Florence Palla, Paul Scholte, François HiolHiol& Adélaïde Larzillière (Eds.), Aires protégées d’Afrique centrale – État 2015. OFAC, Kinshasa, République Démocratique du Congo et Yaoundé, Cameroun, 2015, pp. 151-152.
[12] Au titre de l’article 6 de cette loi, il est précisé qu’: « Il peut être créé, par décret en conseil des ministres, des aires protégées sous forme de parcs nationaux, de réserves naturelles intégrales, de réserves de faune, de réserves spéciales ou sanctuaires, de zones d’intérêt cynégétique ou de toutes autres catégories d’aires protégées ».
Les aires protégées consacrées dans cette disposition correspondent bien aux catégories Ia, II, IV, V et VI de l’UICN.
[13]Au terme de l’art. 31 de cette loi : « les aires protégées sont créées dans le domaine forestier de l’État ou dans d’autres sites d’intérêt national, provincial ou local et comprennent : 1) les réserves naturelles intégrales ; 2) les parcs nationaux ; 3) les monuments naturels ; 4) les aires de gestion des habitats ou des espèces ; 5) les réserves de biosphère ; 6) les paysages terrestres ou marins protégés ; 7) les jardins zoologiques et botaniques ; 8) les domaines et réserves de chasse ; 9) toute autre catégorie que des lois particulières et règlements désignent comme telles en vue de la conservation des espèces de faune et de flore, du sol, des eaux, des montagnes ou d’autres habitats naturels ».
Cette liste d’aires protégées est exhaustive et s’insère dans toutes les catégories établies par l’UICN (de la catégorie Ia à VI).
[14] Geoffroy Mauvais, Nouvelles des aires protégées d’Afrique – NAPA, N°85, Aires Protégées d’Afrique & Conservation – www.papaco.org, avril 2015, p. 5. Disponible en ligne sur ˂ https://papaco.org/fr/wp-content/uploads/2015/07/lettreNAPA-85-0415-FR.pdf˃ (dernière consultation le 23 septembre 2021).
[15]Ibid.
[16]Ibid.
[17]Voir <https://www.protectedplanet.net/search?q=africa>.
[18] Patrick Triplet, Manuel de gestion des aires protégées d’Afrique francophone, Awely, Paris, 2009, p. 546.
[19]Ibid., p. 545.
[20] Jean-Christophe Vié, Craig Hilton-Taylor et Simon N. Stuart (Ed.), La vie sauvage dans un monde en mutation : la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées, Analyse de la Liste 2008, UICN, Gland, Suisse, 2011, p. 1. Disponible en ligne sur ˂https://portals.iucn.org/library/sites/library/files/documents/RL-2009-001-Fr.pdf ˃.
[21]Ibid., p. 57.
[22]Ibid.
[23] Dans cette région composée de 9 pays, le nombre des espèces menacées est bien élevé par rapport à d’autres régions du monde tel l’Afrique du nord (761 espèces), l’Asie du nord (455 espèces) et l’Amérique du nord (1800 espèces).Voir: Table 5 – Numbers of threatened species (Critically Endangered, Endangered and Vulnerable categories only) in each major taxonomic group by country. Disponible en ligne sur ˂https://www.iucnredlist.org/resources/summary-statistics˃.
[24]Voir : Table 5 – Numbers of threatened species (Critically Endangered, Endangered and Vulnerable categories only) in each major taxonomic group by country. Ibid.
[25] UNEP-WCMC, Liste des Nations Unies des aires protégées 2018. Supplément sur l’efficacité de la gestion des aires protégées, UNEP-WCMC : Cambridge, Royaume-Uni, 2018, p. 13.
[26]Ibid., p. 14.
[27]Ibid.
[28]Ibid.
[29]Ibid., p. 16.
[30]Ibid., p. 29.
[31]Ibid.
[32] Dans son lexique sur la gestion des aires protégées de 2014, l’UICN définit la gouvernance comme étant un « (…) ensemble d’interactions entre les structures, les processus et les traditions qui déterminent comment le pouvoir et les responsabilités sont exercés, comment les décisions sont prises et si, et comment, les citoyens ou d’autres parties prenantes sont impliqués (…) ». Voir : Sector Network Rural Development (SNRD) Africa, Analyse des modèles de gouvernance des aires protégées et autres aires de conservation : Expériences pratiques des projets/programmes de la GIZ en Afrique, publié par Deutsche Gesellschaftfür Internationale Zusammenarbeit (GIZ), octobre 2017, p. 9. Disponible en ligne sur ˂https://www.snrd-africa.net/wp-content/uploads/2018/02/1801Doc_CapitalisationGouvernanceAP_vf_fr.pdf˃.
[33] Alain Bertrand, Nadia RabesahalaHorning et Pierre Montagne, « Gestion communautaire ou préservation des ressources renouvelables : Histoire inachevée d’une évolution majeure de la politique environnementale à Madagascar », VertigO – la revue électronique en sciences de l’environnement [Enligne], Volume 9, Numéro 3 | décembre 2009, mis en ligne le 14 décembre 2009. URL : ˂http://journals.openedition.org/vertigo/9231 ; DOI : 10.4000/vertigo.9231˃.
[34] Frédéric Giraut, Sylvain Guyot, Myriam Houssay-Holzschuch, « Les aires protégées dans les recompositions territoriales africaines », L’information géographique, volume 68, n°4, 2004, p. 356.
[35]AiliPyhälä, Ana Osuna Orozco et Simon Counsell, Aires protégées dans le bassin du Congo : un échec pour les peuples et la biodiversité ?, The Rainfor est Foundation UK,juillet 2016, p. 20.
[36] UICN, 2015. Programme Cameroun Infos, publication trimestrielle – Édition avril-juin, p. 5. Cité in : Yves-Patrick MbangueNkomba, « Les trajectoires d’un État conservateur : logiques d’action et gestion des Aires protégées au Cameroun à partir de l’action autour du Parc National de Waza », RADSP, vol. IV, n 7, 2016, pp. 229-245.
[37]Sector Network Rural Development (SNRD) Africa, Analyse des modèles de gouvernance des aires protégées et autres aires de conservation : Expériences pratiques des projets/programmes de la GIZ en Afrique, op. cit., p. 40.
[38] Voir ˂ http://whakatane-mechanism.org/fr/about-whakatane ˃.
[39] Voir ˂http://whakatane-mechanism.org/fr/democratic-rebublic-congo˃.
[40]Ibid.
[41] UNEP-WCMC, Liste des Nations Unies des aires protégées 2018. Supplément sur l’efficacité de la gestion des aires protégées, op. cit., p. 15.
[42]Florence Palla, Charles Doumenge et Adélaïde Larzilliere, « République du Gabon », in : CharlesDoumenge, Florence Palla, PaulScholte, FrançoisHiolHiol&AdélaïdeLarzillière (Eds.), Aires protégées d’Afrique centrale – État 2015,op. cit., p. 153.
[43]Ibid.,pp. 153-154.
[44]Voir ˂https://papaco.org/fr/wp-content/uploads/2015/07/METT-Guinee-Equato_Parc-National-de-Monte-Alen.pdf˃.
[45]Chiberth Aulaire Moussavou, Les aires protégées et le développement durable au Gabon : entre sollicitations internationales et réalités locales. Le cas du parc national de Loango, [En ligne]. Thèse Géographie. Poitiers : Université de Poitiers, 2012, pp. 278-279.
[46]Hilaire Tchéchoupard, Les enjeux entourant la gestion décentralisée des aires protégées en Centrafrique : le cas de la forêt de Bangassou, Thèse de doctorat présentée à l’université du Québec à Chicoutimi dans le cadre du programme de doctorat en développement régional offert conjointement par l’Université du Québec à Chicoutimi et l’Université du Québec à Rimouski, août 2017, p. 191.
[47]Ibid., p. 226.
[48]Banque mondiale, « Renforcer la lutte contre le braconnage dans les parcs naturels du Gabon », publié le 23 mai 2017. Voir : ˂https://www.banquemondiale.org/fr/news/feature/2017/05/23/stepping-up-anti-poaching-efforts-in-gabons-natural-parks˃.
[49]ChiberthAulaireMoussavou, Les aires protégées et le développement durable au Gabon : entre sollicitations internationales et réalités locales. Le cas du parc national de Loango, op. cit., p. 283.
[50]Ibid., pp. 283-284.
[51]Christopher SoneNkoke, Jean-François Lagrot, Stéphane Ringuet and Tom Milliken, Ivory markets in central Africa market surveys in Cameroon, Central African Republic, Congo, Democratic Republic of the Congo and Gabon: 2007, 2009, 2014/2015, TRAFFIC report, Cambridge, September 2017,p. 8.Disponible en ligne sur ˂https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2017-09/170907_report_ivory-markets-central-africa.pdf˃.
[52]Ibid., p. 65.
[53]Chris R. Thoulesset al.,African Elephant Status Report 2016: An update of the African Elephant Database. Occasional Paper No. 60, IUCN/SSC, Gland, Switzerland, 2016.Cité in: Christopher SoneNkoke, Jean-François Lagrot, StéphaneRinguet and Tom Milliken, ibid., p. 73.
[54]AiliPyhälä, Ana Osuna Orozco et Simon Counsell, Aires protégées dans le bassin du Congo : un échec pour les peuples et la biodiversité ?, op. cit., p. 120.
[55]Ibid., p. 121.