Le consulat suédois dans la régence de Tunis (1738-1742)
القنصلية السويدية بإيالة تونس (1738-1742)
Mehdi Jerad/ Université Qatar د. المهدي جراد/جامعة قطر
مقال منشور في مجلة جيل العلوم الانسانية والاجتماعية العدد 75 الصفحة 141.
ملخّص :
تهدف هذه المقالة إلى تقديم قراءة تاريخية جديدة حول قنصلية مملكة السويد بتونس خلال فترة مفصلية في تاريخ البلاد تزامنت مع نهاية الحرب الاهلية التي جمعت بين حسين بن علي وابن أخيه علي باشا (1728-1740)، وذلك من خلال مرجعية تستند بدرجة أولى إلى المراسلات المحفوظة بالأرشيف السويدي لأول قنصل سويدي بتونس وهو ألوف رولينغ، وتستأنس بالدراسات التاريخية الحديثة العربية والأجنبية التي اعتنت بالمؤسسة القنصلية بوصفها أدوات بحثية في فهم واستيعاب تاريخ التمثيل القنصلي في شمال إفريقيا وتبصر ملابسات إنشاء القنصلية.
ويأتي هذا البحث للكشف من ناحية أولى عن ظروف تأسيس القنصلية السويدية في قلب الحي الافرنجي أو الأوروبي بمدينة تونس وانطلاق عملية تشييدها مع ايراد المواد المستعملة في ذلك. كما تبين المراسلات مكانة القنصلية في التجارة والملاحة السويدية. ويتقصى البحث من ناحية ثانية في أعوان القنصلية ونجاح القنصل في دمج ابنيه ضمن الخدمة القنصلية وحتى في إدارتها بما يعني تحويلها إلى شأن عائلي. أخيرا نستشف من الوثائق حرص القنصل على توطيد علاقات الصداقة والتجارة بين الايالة والسويد عبر ربط علاقات محكمة ووثيقة مع أعيان البلاط الحسيني.
الكلمات المفتاحية : حي القنصليات-شبكة الاعوان القنصليين السويديين-علي باشا- البحر المتوسط- علاقات دبلوماسية.
حمل العدد مجلة جيل العلوم الانسانية والاجتماعية العدد 75 للاطلاع على الاشكال والصور.
Résumé :
Cet article vise à fournir une nouvelle lecture historique du consulat du royaume de Suède dans la régence de Tunis, a une période charnière, marquée par la fin de la guerre civile qui a opposé Hussein Ben Ali et son neveu Ali Pacha (1728-1740). L’objectif du travail est de comprendre l’histoire de la représentation consulaire en Afrique du Nord et de détecter les circonstances entourant la création de ce consulat, en s’appuyant essentiellement sur la correspondance conservée aux Archives de la Suède, du premier consul suédois à Tunis, Olof Rönling, mais en tenant compte également des travaux récents a l’échelle internationale.
Cette recherche révèle, d’une part les conditions d’implantation du consulat suédois-sur la courte durée- au cœur du quartier franc dans la Medina de Tunis et le commencement du processus de son construction avec l’inclusion des matériaux utilisés dans celui-ci. La correspondance montre la mise en place du consulat au service de la navigation et du commerce suédois en Méditerranée. D’autre part, l’enquête porte sur l’étude du personnel consulaire et sur le succès du consul à intégrer ses deux fils au service consulaire, transformant ainsi le consulat en une affaire familiale. Notons enfin, la volonté du consul de consolider les relations d’amitié et de commerce entre la régence et la Suède, en liant des liens étroits avec les notables de la cour beylicale.
Mots-clés : rue des consulats- réseau consulaire suédois- Ali Pacha-Méditerranée- relations diplomatiques .
Introduction:
Écrire l’histoire du consulat de Suède à Tunis, c’est d’abord faire l’histoire des relations internationales, celles des relations tuniso-suédoises[1] dans une perspective d’histoire sociale des relations internationales[2].En mettant le consulat de Suède en exergue, il s’agit avant tout d’interroger, à la lumière d’une historiographie et de questionnements en plein renouvellement, ce qui révèle un observatoire local et provincial (celui d’une province maghrébine ottomane) de la diplomatie suédoise au XVIIIe siècle. L’objectif de ce travail est de jeter les bases d’une histoire d’une institution et des hommes qui l’animent sur un laps de temps restreint, de 1738 à 1742[3], qui correspond aux cinq premières années du mandat du premier consul suédois à Tunis, Olof Rönling. Il s’agit de renouveler l’approche de cet objet grâce aux apports méthodologiques de l’analyse des réseaux, dont l’intérêt n’est plus à démontrer[4].
L’ampleur considérable de la correspondance consulaire[5] et la quasi-inexistence de travaux antérieurs font que ce travail ne peut prétendre à constituer une analyse exhaustive de l’implantation du premier consulat suédois dans la régence de Tunis. Il offre néanmoins une première approche du sujet, permettant de baliser le chemin en vue d’un examen plus approfondi. Le cadre général de cette étude concerne l’insertion urbaine, matérielle et sociale du consulat de Suède dans une réalité spécifique, en l’occurrence celle d’une province ottomane et d’une Échelle particulière. On s’attachera également à réfléchir au rôle et au statut du personnel consulaire, et notamment les titulaires du poste.
1- Le consulat de Suède dans l’espace urbain tunisois
L’article 16 du premier traité tuniso-suédois de 1736 reconnaît à la Suède la faculté d’établir un consul auquel il sera permis d’arborer le pavillon sur la maison consulaire ; il aura également la liberté de nommer lui-même le personnel consulaire. Olof Rönling est nommé premier consul suédois à Tunis le 25 février 1737, mais ne rejoint son poste que le 19 janvier 1738. Une fois nommé, le consul est en effet titulaire du poste même s’il n’est pas physiquement présent dans l’Échelle. Le voyage par voie maritime de Rönling nécessite différentes étapes. Le consul commence par s’embarquer avec sa famille, à bord d’un navire commandé par le capitaine Robert Dickerson[6] : parti de Portsmouth le 30 octobre 1737, il atteint Gibraltar le 17 décembre suivant. Après une escale à cet endroit et un dîner avec M.William Chalmers, Rönling embarque pour Tunis et arrive au Cap Carthage le 16 janvier 1738[7]. Après trois jours d’attente, les sandales, des petites barques à fond plat qui transportent les marchandises et les hommes sont amenées pour passer le Lac de Tunis[8]. Dans la capitale -en l’absence de nation suédoise sur la place de Tunis à cette époque- Rönling peut enfin rencontrer ses futurs interlocuteurs, se familiariser avec la place de Tunis et donner son point de vue sur les lieux par lesquels il est passé. La durée de la traversée de Portsmouth à Tunis reste en effet très aléatoire sur la période. Le 20 janvier il a avec George Logie[9]une audience au palais du Bardo avec le bey, Ali Pasha, qui les accueille favorablement. Rönling présente au bey ses lettres de créances puis procède au traditionnel échange des présents diplomatiques[10].
Un consulat au cœur du quartier franc de la Médina de Tunis
Á son arrivée à Tunis, Rönling est hébergé dans une maison d’hôte[11] jusqu’au 16 février. Le bey lui accorde ensuite une nouvelle maison spacieuse, située dans le quartier franc de la Médina de Tunis[12]. Le développement du quartier franc, à l’époque ottomane, a amené la construction intra-muros de maisons consulaires européennes[13]. Cette maison- dont le consul doit payer le loyer à l’instar des autres consulats européens[14]-jouxte le consulat d’Angleterre. Juste derrière le consulat se trouve la mosquée d’el Mihras[15]sur laquelle aucune fenêtre ne donne, ce qui rend les appartements obscurs[16].Le consulat, qui ouvre sur la place de la Monnaie, a donc une réalité matérielle et une implantation spatiale dans le territoire de la ville qui lui confèrent une réelle spécificité et permettent d’en appréhender la vie concrète et quotidienne[17].
Ce constat pourrait être étendu au-delà du seul cas tunisois et évoquer les relations qu’entretiennent les différents consuls avec leurs collègues européens à l’échelle de Tunis. Si les relations institutionnelles sont fréquentes et le plus souvent bien réglées, les relations humaines priment. À l’époque ottomane, les Français ont été les premiers à installer un consulat royal à Tunis en 1577[18]. Puis au cours du XVIIe siècle, d’autres États européens suivent l’exemple, au fur et à mesure qu’ils obtiennent des capitulations. Les premiers à s’installer sont les Anglais, suivis des Hollandais, puis les Autrichiens à partir des années 1720. Au total, cinq[19] consulats ou agences consulaires sont implantés avant l’arrivée de Rönling à Tunis. Le nombre croissant de consulats suédois en Méditerranée à partir des années 1720 reflète clairement le rôle particulier de cette zone pour les intérêts du royaume. À la suite des traités de paix ratifiés avec les États barbaresques et avec l’Empire ottoman, la Suède a ainsi établi des consulats à Alger en 1729, Tunis en 1736, Tripoli en 1741 et au Maroc en 1763. Pour autant, ces fondations en série ne s’inscrivent pas uniquement dans une politique économique active de l’État : les grands négociants suédois voient en effet les consuls comme des relais pour leurs activités marchandes[20]. Nommé par la couronne suédoise, Rönling dépend ainsi de plusieurs autorités de tutelle, à commencer par le Bureau du Commerce, la chancellerie royale et le cercle autour de George Logie et Jonas Alström, « père de l’industrie suédoise »[21].
Par ailleurs, les consuls échangent les visites à chaque fois que l’occasion se présente. A cet effet et en raison de la concentration des consulats européens dans le quartier franc, les consuls rendent visites à leurs homologues en des occasions précises. Les visites entre consuls européens sont soumises à un cérémonial qui s’exprime par l’ordre des visites reçues et rendues : celui dont le rang est supérieur rend les visites parque lui font les autres, et il est aussi en droit d’attendre la première visite quand un collègue arrive à Tunis[22]. Informé de ces usages, Rönling rend ses visites le même jour:
“[…] I had a visit from the French, Dutch and Genoa Consuls with their Nations and also from the English merchants, the Spanish and Greek Fathers and the trading Jews of this place which visits I repayed the same day. The English Consul sent his particular […] secretary to make his excuse but when I came to my house the 16th of February, I had another visit in form from all the Consuls with their Nations, as also from the English Consul which I also repayed.[23]”
Force est de constater qu’à l’exception du consul autrichien, tous les représentants installés à Tunis rendent visites à leur homologue suédois[24]. En outre, les marchands européens, les Pères grecs et les marchands juifs rendent également une visite au consul scandinave. Rönling affirme d’ailleurs qu’il entretient des relations cordiales avec tous les consuls européens à Tunis[25]. Il semble même qu’il développe une certaine complicité avec le consul des Provinces-Unies Giuseppe Hudson :
“It is a pleasure to be in company with M. Hudson the Dutch Consul; but the French has his airs conformably to that country; being not any business to put up for regulating of manners, I hope always to regard common civility and Justice as near as possible.[26]”
Consul des Provinces-unies de 1713 à 1752, Hudson est un commerçant anglais, qui possédé une bonne connaissance de la régence tunisienne, de ses habitants ainsi que, des marchands avec lesquels il est en affaires ; il anime un réseau de commanditaires et de correspondants spécialisé dans toutes sortes de commerces, et notamment le rachat des captifs[27]. Le rapprochement entre les deux consuls s’explique entre autres par leurs liens respectifs avec les milieux d’affaires londoniens. Rönling est un ancien employé du bureau londonien de Jonas Alström qui est impliqué dans les affaires méditerranéennes, et partage des intérêts avec Logie. Une sorte de familiarité marque la société consulaire dans l’Échelle de Tunis. En Novembre 1738, le capitaine Mackenzie arrive à Tunis accompagné de Madame Hudson, à laquelle Rönling et son épouse rendent visite, les Hudson retournent la politesse quelques jours plus tard[28].
La construction de la maison consulaire
Ali Pasha prend donc l’initiative d’établir la maison consulaire suédoise au cœur du quartier franc[29],et ce dès la signature du traité de 1736[30]. Les travaux de construction trainent alors jusqu’en 1748[31]. Sept mois après son installation à Tunis, Rönling note avec satisfaction l’avancement des travaux et constate que bientôt le besoin se fera sentir d’utiliser des quantités de bois. Il considère inutile d’écrire à ce sujet à la cour de Stockholm, qui n’accordera jamais ces cargaisons de bois ; mais, il recommande à Logie d’écrire à Madame König pour lui ordonner d’envoyer des chargements de la Baltique[32]. Le consul peut ainsi compter sur son capital socioculturel pour répondre à ses besoins. Il suggère d’expédier à Tunis un chargement de sapin au tarif le moins cher.
Dans une dépêche du 12 mars 1739, Rönling affirme à John Clason, qui prit la gestion du consulat suédois à Londres depuis 1723, que la construction de la maison consulaire avance rapidement : les piliers sont tous surélevés dans l’entrepôt et les travailleurs doivent commencer à édifier les chambres d’habitation et, le chargement de bois est attendu prochainement[33]. Le conducteur des travaux estime qu’il faudra au moins 400 ballots de bois de 18 pieds de longueur et 7 à 8 pouces d’épaisseur. Le passage suivant procure d’autres détails sur l’état d’avancement des travaux :
“[…] The building of the new house has been hindered this summer by reason that the Bey, has built a new warehouse for the customs, who have used mine for the proposal but as it is now finished I hope they will go on with the house building when the first storey over the warehouse is covered shall trouble you with the dimension of the bigness of the Sweden coat of arms but the pictures come too dear…[34]”
À la fin de l’année 1740, Rönling demande donc au Conseil du commerce de lui envoyer les armoiries (ou « le blason ») da la Suède et les portraits des rois de Suède pour pouvoir les accrocher sur la façade du bâtiment consulaire, afin de permettre aux « nationaux » résidents ou de passage de repérer le bâtiment consulaire dans l’espace urbain[35].
D’autres courriers mentionnent les armes de la Suède que le consul désire retrouver alors faire peindre sur la façade de la maison consulaire, les sceaux destinés aux actes, ainsi qu’un coffre-fort pour la chancellerie. Bien que la correspondance consulaire ne permette pas d’établir avec certitude l’aménagement intérieur de la maison consulaire, plusieurs indices semblent indiquer une construction d’un étage au moins[36].On retrouve également des entrepôts au sous-sol, une chancellerie, des écuries, des pièces pour le consul, sa famille et le personnel du consulat, diverses pièces réservées aux domestiques (cuisine), et des chambres destinées à la réception de voyageurs de passage. À l’image des fonctions du consul, l’hôtel consulaire représente l’État : c’est un lieu de travail mais aussi de réception et d’apparat[37].
Fig.1 Schéma représentatif du consulat suédois à Tunis, selon la correspondance du consul Jean Antoine Molinari[38]
مخازن |
الطّابق الأوّل |
الطّابق الثاني |
La construction de la maison consulaire est interrompue durant l’été de 1740 en raison de la construction d’un nouveau bâtiment pour les douanes de Tunis. D’ailleurs, le bey a utilisé les entrepôts de la maison consulaire afin d’achever l’édifice le plus tôt possible. Le nouvel immeuble de la douane est vraisemblablement achevé vers le mois de novembre de la même année. Rönling, note la reprise des travaux et se rend compte que le bey a ordonné d’envoyer des quantités de bois de la ville de Le Kef, étant donné que le bois suédois arrivé depuis quelques temps à Tunis, a déjà été utilisé pour d’autres usages[39].
Rönling a semble-t-il l’habitude de se rendre une à plusieurs fois par semaine au palais du Bardo, à quatre kilomètres du centre-ville où il entretient des contacts à la cour[40]. Le déplacement des consuls européens à la cour du Bardo s’effectue ; jusqu’aux les années 1770 à cheval ou en charrettes : l’usage d’une voiture à deux roues est alors réservé aux sujets musulmans, et celui d’un carrosse à quatre roues à la famille beylicale[41].Rönling informe d’ailleurs Logie que le bey souhaiterait recevoir un de ces carrosses de Londres qui puisse contenir quatre personnes, très léger, doublé de velours cramoisi et de dentelle dorée[42].
On l’a dit, les premières années du mandat de Rönling coïncident avec l’édification de l’hôtel consulaire près de Bab el-Bahr (la Porte de la Marine), donc au cœur du quartier franc de la Médina de Tunis. Outre les pièces à l’usage du public, le bâtiment comprend des espaces privatifs, pour le consul, sa famille et leur suite, ainsi qu’un large éventail d’acteurs plus ou moins installés en ces murs. Mais en quoi ce personnel consulaire consiste-t-il ? Quelle est la place de la famille du consul dans la gestion du consulat suédois à Tunis ?
2-Personnel consulaire et capital relationnel
L’étude d’un consulat permet d’appréhender autant les consuls que l’institution consulaire, le personnel que les fonctions. On s’attachera ici à analyser les rapports interindividuels à l’intérieur de cette institution : comment tout ceci fonctionne-t-il ? Quel est le personnel au sein du consulat suédois aux premières années du mandat de Rönling ?
On retiendra en premier lieu que, le consulat suédois à Tunis est avant tout une institution à vocation commerciale. S’il peut s’avérer utile pour un État de disposer d’informations précises sur certains individus ou certaines activités hors de ses frontières[43], les consuls suédois collectent en priorité des informations commerciales qu’ils transmettent soit aux autorités suédoise, soit au Conseil du Commerce (Kommerskollegium), soit directement aux acteurs économiques. Ces pratiques affectent ainsi les transferts d’informations entre les services suédois et étrangers[44]. On l’a dit, Rönling est un ancien employé du bureau londonien de Jonas Alström, lui-même impliqué dans les affaires méditerranéennes, qu’il partage par ailleurs des intérêts avec Logie[45]. Il est un acteur clé de l’intermédiation marchande au service des négociants stockholmois. Consul et marchand, fidèle aux intérêts suédois, disposant de ses entrées dans l’élite tunisoise comme dans le petit monde des négociants et des diplomates européens dans la Régence, Rönling occupe une position ambigüe – celle de représentant des marchands et représentant diplomatique[46]ou consul d’un État étranger- qui se trouve elle-même souvent à l’origine de conflits d’intérêts. Nous nous interrogeons alors sur le lien entre le statut d’un consul et son efficacité dans l’exercice de ses prérogatives diplomatiques[47].
Au cours du XVIIIe siècle, le Conseil du Commerce -qui rassemble l’élite marchande de Stockholm- souhaite recruter de préférence des sujets d’origine suédoise, supposément pour assurer une meilleure défense des intérêts nationaux[48]. La circulation de l’information ménage des paliers de commandement et des cercles de décision reflétant la présence d’une « société de renseignement » et témoignant de l’importance du capital social de ce consul, qui doit ainsi composer avec le triangle formé par l’autorité de tutelle, le Makhzen et les marchands de Stockholm. Bref, il s’agit d’un « consul sans nation ».En effet, Rönling calcule le volume des affaires liant Logie au bey et son Khaznadar[49] ainsi que les comptes d’autres marchands stockholmois. Le 26 janvier 1741, Rönling demande à John Clason, d’adresser de 12 lunettes au bey, (âgé de 53 ans, ce dernier est en effet un fervent lecteur) :
“[…] please to send for the Bey 12 spectacles that shew large each in a case the Bey told me that he was 53 years of age that he read much which occasioned weak eyes with which please to acquaint the optic maker to choose the glasses accordingly[…][50]”
Les dépêches de Rönling attestent également des liens étroits avec des gens intimement attachés à la personne et à l’entourage du bey, tels que son Khaznadar et premier ministre, Mustapha Ben Meticha[51], le marchand sfaxien Ibrahim al-Ush, le caïd de Sfax Ali Djellouli ou encore Mohamed Saïdi, capitaine du port de la Goulette. Une certaine familiarité s’établit entre le nouveau consul suédois fraîchement installé à Tunis et certains hauts dignitaires du bey, ce qui montre sa capacité d’adaptation au poste qu’on lui a confié[52]. Ainsi les relations d’un consul sont-elles tributaires de sa position à l’égard de l’autorité politique du pays où il se trouve.
Afin de favoriser ses activités commerciales, Rönling s’appuie également sur les services des négociants juifs, et notamment sur le marchand livournais Juda, caïd de la Dar el-Jeld[53], une société anonyme dont les associés sont tous des Livournais installés à Tunis et en relation avec leurs coreligionnaires en Toscane. Le Commerce des cuirs et des peaux, est en effet tenu par les négociants juifs, qui opèrent entre Tunis, Livourne et Gênes[54]. La correspondance consulaire suédoise évoque des visites entre Rönling et le caïd Juda. Ce dernier accompagne Younes, le fils d’Ali Pasha, lors du blocus de Kairouan : en contrepartie, le bey lui accorde, ainsi qu’à quatre Juifs livournais, des parts dans le Dar el-Jeld[55]. De même, la femme du caïd Juda rend visite à Rönling[56]. Lors du rétablissement des relations entre Ali Pasha et les Turcs d’Alger, vers la fin de l’année 1739, le dey d’Alger a permet au frère du caïd Juda – installé à Alger – ainsi qu’à l’un des fils Busnach[57] de reprendre leurs activités commerciales dans la régence de Tunis, interrompues à cause de la guerre civile[58].
Les consuls suédois en Afrique du Nord exercent une fonction essentiellement diplomatique[59] et demeurent les seuls consuls salariés à côté du consul suédois à Smyrne. Rönling reçoit ainsi un salaire trimestriel[60]. Au XVIIIe siècle, il n’existe pas de règles générales quant au rythme, au mode et au montant des appointements des consuls : les frais consulaires sont précisés dans la lettre de crédit du consul et varient donc d’un endroit à l’autre[61]. Rönling sollicite l’augmentation de son salaire à 2000 riksdallers, à l’instar du traitement accordé à son collègue à Smyrne, le consul Hackson (1736-1745)[62].Contrairement aux représentants français par exemple, les consuls suédois cumulent ce traitement avec le produit de leur activité négociante, et notamment celle de commissionnaire. La seule interdiction qui leur est faite concerne leur participation à l’affrètement maritime[63].Le consul scandinave signale, lui-même, avoir opéré quelques transactions commerciales afin de subvenir aux dépenses extraordinaires du consulat, liées notamment à l’éloignement de la cour beylicale et à la fréquence à laquelle il est amené à s’y rendre :
“I am obliged to you for your kind endeavor of augmenting my salary, if I had not a small trade to balance the public charges it would not hold out the stable charges by reason that the court resides at Bardo is one of the heaviest articles[64].”
Bien que traitant d’enjeux locaux, les rapports consulaires sont destinés à des lecteurs extérieurs à l’échelle. Les questions financières y sont récurrentes :la capacité d’intervention du consul se trouve en effet limitée par la faiblesse de ses revenus, alors que ses dépenses personnelles et fonctionnelles sont importantes. Rönling note que les quatre postes budgétaires principaux sont 1) le salaire du personnel consulaire ; 2) les présents destinés à la cour beylicale ; 3) le loyer de la maison ; 4) les dépenses extraordinaires liées notamment aux déplacements entre Tunis et le palais du Bardo. Les dépêches mentionnent d’autres frais supplémentaires : ainsi de l’entretien de deux chevaux et quatre ânes dans une écurie, sur laquelle doit veiller une personne nommée (et salariée) à cet effet[65]. Rönling est amené, à distribuer des sommes d’argent aux bawwabs, les portiers du Bardo qui veillent au respect de l’ordre des entrées lors des audiences. Il déclare enfin avoir distribué, lors d’une fête publique à Tunis, 130 piastres aux serviteurs de la cour ainsi qu’aux drogmans, en plus de petits cadeaux[66].
N’ayant pas eu encore son appointement, tout comme l’augmentation des frais sur place, Rönling est contraint à emprunter de l’argent ; en 1739, il sollicite, ainsi de John Clason un prêt de 1000 dollars de Livourne[67]à rembourser sur 18 mois[68].
La maison consulaire constitue un groupe soumis à l’autorité personnelle du consul, et au sein duquel opère un lien quasi-patrimonial entre famille et emploi consulaire. Le consul suédois rédige différents types de lettres qui concordent avec de multiples prérogatives ne cadrant pas toujours avec ses tâches consulaires. Aux dépêches généralistes, très régulières et dans lesquelles il se contente de décrire les événements (quitte à se répéter ou se contredire), s’ajoutent des mémoires et des rapports qui synthétisent, à intervalles réguliers, un ensemble d’informations, tant politiques que commerciales.
En outre, Rönling se trouve amené à s’appuyer sur un personnel consulaire se composant d’un chancelier, d’un ou plusieurs drogman(s), d’un garde au minimum, d’un domestique chargé de l’entretien de l’écurie, d’un cuisinier mauresque, d’un esclave napolitain pour ses domestiques et d’une servante ou femme de chambre. Les documents ne précisent pas si ces domestiques sont logés et nourris au consulat. En tout cas, le consul entretient à Tunis une maison assez nombreuse qui compte au moins huit personnes, en plus des membres de la famille Rönling[69]. Il convient de souligner aussi que le consul suédois a une servante nommée Betty, ainsi que des gardes dont on ignore le nombre exact, mais qui assurent à la fois la sécurité du consul et du consulat et donnent de l’importance au personnage public qu’est le consul dans l’espace urbain. Les derniers sont recrutés parmi la population musulmane, légalement autorisés à porter des armes.
Le personnel consulaire peut-il exiger d’être nourri par le consul suédois? On ne saurait le dire, car dans la pratique, le personnel ne peut pas acquérir une position matériellement indépendante vis-à-vis du consul, et ce contrairement par exemple aux drogmans ou chanceliers-interprètes dans le cadre du service consulaire français[70]. Mais quelques indices dans la correspondance militent en faveur de l’idée selon laquelle Rönling est contraint de prendre en charge l’entretien des drogmans et des domestiques du consulat (y compris celui de l’écurie)[71]. Rönling, verse en effet à ce personnel un salaire mensuel et leur fournit le couvert :[72] il demande d’ailleurs à plusieurs reprises le versement d’une indemnité qui couvrirait ces dépenses. A la lecture de la correspondance, il semble pourtant que le logement et la nourriture du personnel consulaire, y compris le vice-consul. Seulement, le remboursement des dépenses de service soit le plus souvent obtenu grâce à l’intervention de George Logie.
Bien que les consuls suédois soient nommés par le Conseil de Commerce de Stockholm, par une lettre royale, les vice-consuls sont souvent nommés par le consul pour l’aider dans ses fonctions, par exemple dans les régions éloignées de la circonscription consulaire. Par conséquent, les vice-consuls ne sont pas formellement appointés par la Monarchie[73] : en tant que salariés des consuls, leur nomination ne nécessite pas l’agrément des autorités de Stockholm[74].D’ailleurs, le consul suédois rapporte que son homologue génois lui propose de nommer son fils, Francisco Maria Bogo, comme vice-consul suédois à Bizerte, et ce sur recommandation écrite de la part du Khaznadar[75]. Il ajoute que les autres consuls ont leurs vice-consuls, tous originaires de Gênes et intéressés par la pêche au corail à Tabarka, région limitrophe entre les deux régences d’Alger et de Tunis[76]. Les Bogo sont originaires de Gênes, et occupent le consulat génois à Tunis dès les années 1670[77]. A l’instar de son père, le marchand Francisco Maria Bogo est actif à Tabarka ce qui le qualifie pour représenter les intérêts de différentes puissances européennes.
En l’absence de drogman suédois et selon les besoins du service et les opportunités locales, le consul peut faire appel à des drogmans auxiliaires issus de la population locale. Rönling a ainsi deux drogmans : le premier, appelé Soliman et qualifié de « petit drogman »,[78]et très probablement d’origine locale ; le deuxième est un renégat anglais déjà présent lors de la réception donnée en l’honneur de Rönling à son arrivée à Tunis. Ces drogmans sont des personnages clés des relations tuniso-suédoises. Leurs attributions ne se limitent pas seulement à la traduction orale et écrite, mais également à assister le consul suédois dans l’accomplissement de sa mission ou bien à agir, en son nom, auprès des autorités locales[79].À côté d’un important travail d’information et de suivi de la correspondance, il semble également que les drogmans remplissent différentes missions politiques que le consul n’est pas en mesure d’accomplir en personne. Soliman a ainsi l’habitude de se rendre à la cour beylicale pour suivre plusieurs affaires bilatérales. Lorsqu’à la fin de l’année 1741, un navire suédois, chargé de bois et de fer fait naufrage sur les côtes de Kélibia, Rönling envoie son drogman Soliman pour assister le capitaine et dresser l’inventaire des articles sauvés[80].
Mais ce qui est frappant dans le cas de Rönling, c’est son désir de transformer le consulat en une affaire familiale. Il entreprend des démarches pour faire nommer son fils James, drogman à Tunis. Ce dernier est qualifié de « principal drogman » et Rönling souhaite l’intégrer dans le service consulaire suédois afin de consolider la place de sa famille:
“[…] thanks God I have a great comfort of my son James who has had the conduct to be beloved and esteemed by all the Christians of this place and the people of this country who have any business at Consul Logie’s house he being my chief Druggerman and the Bey who speaks Italian if please God I could be able to settle him I am sure that my family could be settled[81].”
Pour autant, l’entrée de son fils James dans le service consulaire suédois semble antérieure à l’installation du père dans la régence de Tunis. En effet, dans l’une de ses dépêches, il est question d’une allocation proposée pour James en tant que secrétaire à Alger ainsi que pour son rôle- aux côtés de Goerge Logie- dans les négociations du traité de paix signé avec la régence de Tunis :
“Enclosed I send you an abstract of commerce Rad Alstrom’s letter concerning the proposed allowance for my son James in acting as Secretary at Alger and assistance in the treaty of peace here, I think the first might be only mentioned and for the latter if you please to be so good to put in your account what you think may be reasonable, and in sending your account you will be so kind, to recommend my son in the best manner to the court, as you proposed some time ago, your care for the welfare of my son and promoting his interest shall always acknowledge with the greatest thankfulness and obligation[82].”
Certes, James ne figure pas dans la liste des secrétaires suédois à Alger[83], ce qui peut être justifié soit par une mission temporaire, soit qu’il est chargé de cette mission d’une manière non officielle. L’empiètement de l’espace familial sur l’espace public apparait dans l’exercice même de l’emploi consulaire. Si Rönling investit son rôle de consul en père de famille, le consulat devient aussi une affaire de famille[84]. Dans une autre dépêche, Rönling remercie Logie à l’occasion de la promotion de son fils James, sans pour autant préciser le titre ou le poste occupé :
“I am much obliged to you for your kindness in promoting my son James’s welfare, I believe he would be as serviceable for our country as anybody having been as good as brought up in this country, and thereby gained a thorough knowledge of these people their trade and manners[85].”
Fig.2 Les descendants d’Olof Rönling, consul suédois à Tunis (1737-1758)
Olof Rönling + son épouse originaire d’Alingsås
James Jonas Robert Une fille
Le père fonde son argumentation en faveur de son fils James sur la durée de ses propres services, sur le droit du fils à en hériter et sur son expérience dans les régences barbaresques. De même Rönling sollicite le poste de chancelier à Tunis pour son fils Jacob, qui est à son tour secrétaire suédois à Alger, depuis l’époque du secrétaire Carl Reftelins (1730-1732) jusqu’à l’arrivée de Goerg Giædda (1735-1736)[86]. Il a également participé aux négociations du traité de 1736 avec Tunis et s’est révélé très utile dans la traduction de ces textes en espagnol.
“I am very much obliged to you for the care of my son Jacob I don’t know how about to seek for him the place of secretary though all the consuls here have be called by the name of Chancelleer to keep a protocol of all acts and transactions that may require true attestations, if any disputes should arrive, and to take care of the Nations interest in case of mortality. My son has acted as Swedish secretary at Algier from the time of M. Reftelins recalling ‘till M. Ehrerpreus arrival and from his decease to the arrival of M. Giedda and at this place in the negotiating of the treaty and as translating the same from the Spanish: for which he has had no recompense. there being none but him that could issue in Swedish, the passports given to the cruisers, M. Logie I believe will write to the college about the same and send you an abstract of his letter[87].”
Rönling fait donc en sorte que ses descendants soient inscrits dans la lignée qu’il inaugure lui-même. Pour lui, la légitimité de la transmission héréditaire est intrinsèque au mérite et à l’expérience de ses deux fils Jacob et James : c’est ce que Christian Windler appelle la « conception patrimoniale de l’emploi consulaire »[88].
Conclusion
Le présent article s’inscrit dans le courant historique renaissant des études consulaires. Il permet de consolider certaines hypothèses de travail et contribue à l’exploration de nouvelles pistes de recherches. Une généralisation à partir d’un cas particulier s’avère toujours risquée. Cependant certaines tendances mises en avant au fil de la démonstration touchant le personnel consulaire et ses fonctions, peuvent s’appliquer à l’ensemble du réseau consulaire suédois en Afrique du Nord. L’étude du consulat suédois de Tunis témoigne de sa place dans le commerce et de la navigation suédois en Méditerranée, ainsi que son inscription dans la société et l’espace local- d’où la concentration des consulats européens dans un périmètre très restreint, dans le quartier franc de la Médina de Tunis. Seulement, l’unilatéralité de la documentation[89] rend également difficile l’appréciation de l’efficacité de cette nouvelle institution. Pire encore, la documentation ne permet pas d’étudier la nature comme la densité des relations de voisinage, de concurrence ou de solidarité qui se nouent entre les occupants des consulats européens à Tunis.
Après une expérience à Londres auprès de Jonas Alström, Rönling essaie par tous les moyens d’intégrer ses deux fils au service consulaire suédois, voire à la gestion même du consulat, transformant cette institution en une affaire familiale. Il réussit également à entretenir des relations d’étroite confiance avec la cour beylicale afin de consolider les relations d’amitié et de commerce entre la régence et la Suède.
Bibliographie
- Bdira, Mezri, (1990), « Al-alakat al-Swidiyya al-Tunissiya 1737-1815 hassaba watha’iq al-archive al-Swidiyya [Les relations tuniso-suédoises, d’après les documents d’archives suédois], Revue tunisienne des sciences sociales, n°123, p. 9-57
- Cherif, Mohamed–Hédi, (2008), Pouvoir et société dans la Tunisie de H’usayn Bin Ali (1705-1740), Tunis, Centre de Publication Universitaire, t.II.
- El Ghali, Adnen, (2010), Les fondouks de Tunis. Genèse et logique urbaine des caravansérails d’Afrique du Nord, Éditions Universitaires Européennes.
- El Ghali, Adnen, (2015), La route des consuls. Les territoires de la diplomatie à Tunis, Paris, Les points sur les i.
- Fryksén, Gustaf, (2018), « Les réseaux de la diplomatie et du commerce : George Logie, consul de Suède et intermédiaire marchand en Afrique du Nord, v. 1726-1763 », in Arnaud Bartolomei, Guillaume Calafat, Mathieu Grenet et Jörg Ulbert, De l’utilité commerciale des consuls. L’institution consulaire et les marchands dans le monde méditerranéen (XVIIe-XIXe siècle), Madrid, Casa de Velázquez.
- Jestin, Mathieu, (2014), le consulat de France à Salonique 1781-1913, Thèse de doctorat, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Robert Frank.
- Kaiser, Wolfgang (dir.), (2014), La loge et le foundouk. Les dimensions spatiales des pratiques marchandes en Méditerranée, Moyen Âge – époque contemporaine, Paris, Maisonneuve et Larose.
- Müller, Leos, (2004), Consuls, corsairs, and commerce. The Swedish consular service and long-distance shipping 1720-1815, Uppsala, Uppsala University.
- Pourchasse, Pierrick, (2006), « Les consulats, un service essentiel pour le monde négociant : une approche comparative entre la France et la Scandinavie », in Jörg Ulbert et Gérard Le Bouëdec, (dir.), La fonction consulaire à l’époque moderne, Rennes, Presses universitaires de Rennes.
- Windler, Christian, (2002), La diplomatie comme expérience de l’autre, consuls français au Maghreb (1700-1840), Genève, Librairie Droz.
6. Jerad, Mehdi, (2019), « Le consul de Suède à Tunis, témoin et acteur de la guerre civile dans la Régence de Tunis (1738-1740) », in Hespéris-Tamuda, LIV (2), p. 149-175.
[1] Les études qui s’intéressent aux relations tuniso-suédoises sont rares, à l’exception de quelques articles de l’historien Mezri Bdira qui remontent aux années 1990: Mezri Bdira, « Al-alakat al-Swidiyya al-Tunissiya 1737-1815 hassaba watha’iq al-archive al-Swidiyya [Les relations tuniso-suédoises, d’après les documents d’archives suédois], Revue tunisienne des sciences sociales, n°123, 1990, p. 9-57 ; Ibid., « Le Maghreb, la Suède et le commerce international », Revue d’Histoire maghrébine, n° 7-8, 1977, p. 41-48. Pour un aperçu comparatif des intérêts scandinaves à Tunis voir : Ali Chenoufi, Les Correspondances des consuls du royaume du Danemark dans les États du Maghreb au cours des XVIIIe et XIXe siècles, Tunis, Centre de Publication Universitaire, 2005, 510 p.
[2]Joachim Östlund, Saltets pris: Svenska slavar I Nordafrika och handeln I Medelhavet1650-1770, Nordic Academic Press, 2014. Je remercie l’auteur qui m’a communiqué un résumé du livre en anglais.
[3] Archives Nationales du Royaume de Suède (désormais A.N.R.S.), [Konsulatet i Tunis 7], 520 folios : Registre du consulat de Suède à Tunis comportant de copies de lettres conservées dans les fonds consulaires rapatriés qu’on peut les repérer dans les lettres adressées à la chancellerie qui auraient dû se trouver dans les liasses du fonds Diplomatica Turcica, Tunisica volume 1. Ce registre rédigé en anglais et en suédois couvre le mandat du consul Rönling, mais j’ai exploité seulement les folios touchant la période de la fin de la guerre civile (1738-1740), c’est-à-dire du folio 27 au folio 392. L’emploi de l’anglais à cette date paraît surprenant, mais il faut tenir compte du fait que le Méditerranée est multilingue, et que la majorité des destinataires de ce consul sont anglophones.
[4]Le récent travail de S. Schick a bien montré que les liaisons personnelles sont particulièrement « avantageuses » dans le cadre de l’action à distance et se trouvent, ainsi, à la base du pouvoir des ministres qu’elles permettent donc, par certaines pratiques spécifiques, d’agir de manière efficace. Sébastien Schick, Des liaisons avantageuses Ministres, liens de dépendance et diplomatie dans le Saint-Empire romain germanique (1720-1760), Paris, Éditions de la Sorbonne, 2018, p. 28.
[5] Rédigée à la fois en suédois et en anglais.
[6] Admis à la bourgeoisie de Stockholm depuis 1692 et résidant à Londres, Robert Dickerson est le beau-père de George Logie, un capitaine doté d’une expérience du commerce méditerranéen : Gustaf Fryksén, « Les réseaux de la diplomatie et du commerce : George Logie, consul de Suède et intermédiaire marchand en Afrique du Nord, v. 1726-1763 », in Arnaud Bartolomei, Guillaume Calafat, Mathieu Grenet et Jörg Ulbert, De l’utilité commerciale des consuls. L’institution consulaire et les marchands dans le monde méditerranéen (XVIIe-XIXe siècle), Madrid, Casa de Velázquez, 2018, p. 282.
[7]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 26, Lettre d’Olof Rönling à M. Chalmers, 4 avril 1738.
[8] La majorité des consulats européens à Tunis sont situés entre Bab el-Bahr (porte de la Marine) et le Lac de Tunis.
[9] Il s’agit d’un négociant écossais résidant en Suède, qui possédait des données détaillées sur le commerce en Méditerranée. George Logie, qui a joué le rôle principal dans la préparation du traité avec Alger, a été nommé premier consul de Suède à Alger (19 mai 1729) et fut chargé de négocier la paix avec les autres pays d’Afrique du Nord. Pour d’amples informations sur ce personnage-clé, voir : Gustaf Fryksén, « Les réseaux de la diplomatie et du commerce… », art. cité, p.279-293.
[10]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 27, Lettre d’Olof Rönling à M. Chalmers, 4 avril 1738.
[11] Le palais du Bardo est un lieu d’accueil et d’hospitalité, notamment pour les hôtes étrangers comme les diplomates. Des logis particuliers sont aménagés à cet effet ainsi qu’une cuisine spéciale, installée pour la restauration des hôtes : Rached Lakhal, « La cuisine des Beys de Tunis aux XVIIIe et XIXe siècles », Kilien Stengel et Sihem Debbabi Missaoui (dir.), La cuisine du Maghreb n’est-elle qu’une simple histoire de couscous ?, Paris, L’Harmattan, 2020, p.147.
[12] Le bâtiment en lui-même ne pouvant appartenir à un chrétien, il a été construit par le Bey pour être loué au représentant d’une nation qui peut l’administrer selon les lois de son pays et de sa religion : Adnen el Ghali, Les fondouks de Tunis. Genèse et logique urbaine des caravansérails d’Afrique du Nord, Éditions Universitaires Européennes, 2010, p.16.
[13] Adnen el Ghali, « La route des consuls », in Archibat, 33 / 12- 2014, p.76.
[14]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 42, Lettre d’Olof Rönling à M. Wasenberg, 22 avril 1738.
[15]Adnen el Ghali, La route des consuls. Les territoires de la diplomatie à Tunis, Paris, Les points sur les i, 2015, p.32.
[16]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis, fol. 189, Lettre d’Olof Rönling à George Logie, 12 juin 1739.
[17] Pour la région du Levant et de Barbarie, la résidence des consuls est dans les fondouks : voir Wolfgang Kaiser (dir.), La loge et le foundouk. Les dimensions spatiales des pratiques marchandes en Méditerranée, Moyen Âge – époque contemporaine, Paris, Maisonneuve et Larose, 2014.
[18]On trouve un consulat provençal et languedocien à Tunis dès 1255, ainsi qu’un consulat génois, au XIIIe siècle, avant la conquête ottomane. En effet, les Génois selon le traité de 1233, ne disposent que d’un funduq, probablement partagé avec d’autres marchands chrétiens, et obtiennent un consul en 1250 : Michel Balard et Alain Ducellier, Migrations et diasporas méditerranéennes (Xe-XVIe siècles), Paris, Publications de la Sorbonne, 2002, p. 438.
[19] Il convient d’ajouter le consulat de Gênes, crée depuis l’époque médiévale.
[20]Leos Müller, Consuls, corsairs, and commerce. The Swedish consular service and long-distance shipping 1720-1815, Uppsala, Uppsala University, 2004, p. 44.
[21]Il est consul suédois à Londres entre 1722 et 1739 : Gustaf Fryksén, « Les réseaux de la diplomatie et du commerce… », art. cité, p. 285.
[22]Christian Windler, La diplomatie comme expérience de l’autre, consuls français au Maghreb (1700-1840), Genève, Librairie Droz, 2002, p. 469.
[23]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 27, Lettre d’Olof Rönling à M. Chalmers, 4 avril 1738.
[24] Nommé consul impérial à Tunis en février 1726, juste après la ratification du traité de paix, Simone Pellarino demeurera en poste jusqu’en août 1733. En 1734-1735, les relations austro-tunisiennes sont interrompues et il faudra attendre 1748 pour assister à une relance de ces relations. Par conséquent entre 1735 et 1748, l’Autriche n’avait pas de représentation consulaire dans la Régence : Mounir Fendri, « Yûsuf Khûja chez le prince Eugène. Une ambassade tunisienne à Vienne en 1732 », Revue d’Histoire Maghrébine, 2003, n° 112, p. 453.
[25]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 61, Lettre d’Olof Rönling à George Catanach, 19 août 1738.
[26] A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 64, Lettre d’Olof Rönling à William Catanach, 19 août 1738.
[27] Hadhami Helal, « Giuseppe Hudson consul des Provinces-Unies entre 1712-1752 : un agent d’intermédiation du rachat des captifs dans la première moitié du XVIIIe siècle », Cahiers de la Méditerranée, n°95, 2017.
[28]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 105, Lettre d’Olof Rönling à George Logie, 24 novembre 1738.
[29] Autour de l’actuelle place de la Monnaie, qui englobe alors la rue de l’Ancienne Douane, la rue des Consulats, la rue des Glacières, la rue Sidi el Morjeni et la rue de la Commission : Adnen el Ghali, Les fondouks de Tunis…, op. cit., p. 17.
[30]Mezri Bdira, « Al-alakat al-Swidiyya al-Tunissiya… », art. cité, p. 24.
[31]Dépêche consulaire du 8 juillet 1765, citée dans Mehdi Jerad, La correspondance de Jean Antoine Molinari, consul suédois à Tunis 1764-1778, Faculté des lettres et des sciences humaines de Sousse, Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, Laboratoire « Histoire des économies et des sociétés méditerranéennes », Tunis, (Introduite et annotée), 2015, p. 124.
[32]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 66, Lettre d’Olof Rönling à George Logie, 23 août 1738.
[33]Ibid., fol.178, Lettre d’Olof Rönling à John Clason, 12 mai 1739.
[34]Ibid., fol. 360, Lettre d’Olof Rönling à Raid Alström, 15 décembre 1740.
[35]En 1753, les murs du consulat de Suède à Cadix sont recouverts des portraits de trois générations de monarques : aux côtés du couple royal formé par Adolphe-Frédéric et Louise-Ulrique, on retrouve ainsi l’ancien roi Frédéric Ier, décédé depuis deux ans, et le prince héritier Gustave, futur Gustave III (1771-1792 : Mathieu Grenet, « Introduction. La maison consulaire : tentative d’épuisement d’un espace complexe ». C’est l’auteur lui-même qui m’a communiqué le manuscrit. Qu’il en soit remercié.
[36]La plus ancienne mention du consulat de Suède remonte à 1746, dans un acte de constitution habous (bien de mainmorte) au profit de la medressa de hawanet Achour : Adnen el Ghali, La route des consuls…, op. cit., p.32.
[37] Mathieu Jestin, le consulat de France à Salonique 1781-1913, Thèse de doctorat, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Robert Frank, 2014, p. 296.
[38] Jihène Boughamoura, Le consulat suédois à Tunis, selon la correspondance de Jean Antoine Molinari (1764-1778), Mémoire de master, sous la direction de Mehdi Jerad, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Sousse, [en arabe] 2019-2020, p. 37.
[39]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 353, Lettre d’Olof Rönling à George Logie, 28 novembre 1740.
[40]Ibid., fol. 41, Lettre d’Olof Rönling à Wasenberg, 22 avril 1738.
[41]Christian Windler, La diplomatie comme expérience de l’autre…, op.cit., p. 267.
[42]A.N.R.S., Konsulat et i Tunis 7, fol. 100, Lettre d’Olof Rönling à George Logie, 30 octobre 1738.
[43] Sur cette question voir: Marcella Aglietti, « Le gouvernement des informations. L’évolution du rapport entre état et institution consulaire au milieu du XVIIIe siècle », Cahiers de la Méditerranée, 83, 2011.
[44]Leos Müller, Consuls, corsairs, and commerce…, op. cit., p.20.
[45]Gustaf Fryksén, « Les réseaux de la diplomatie et du commerce… », art. cité, pp.283-288.
[46]Les consuls suédois en Afrique du Nord avaient une fonction essentiellement diplomatique et demeurent les seuls consuls salariés- à côté du consul de Smyrne : Leos Müller, Consuls, corsairs, and commerce…, op. cit., p.83.
[47] Silvia Marzagalli et Jörg Ulbert, « Introduction », Cahiers de la Méditerranée, (De l’intérêt d’être consul en Méditerranée, XVIIe-XXe siècle), n°98, 2019, p. 10.
[48] Pierrick Pourchasse, « Les consulats, un service essentiel pour le monde négociant : une approche comparative entre la France et la Scandinavie », in Jörg Ulbert et Gérard Le Bouëdec, (dir.), La fonction consulaire à l’époque moderne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2006, p. 195.
[49]Trésorier, chargé des revenus et des dépenses du beylik et de la gestion des biens de la famille régnante.
[50]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 377Lettre d’Olof Rönling à John Clason, 26 janvier 1741.
[51] Mohamed–Hédi Cherif, Pouvoir et société dans la Tunisie de H’usayn Bin Ali (1705-1740), Tunis, Centre de Publication Universitaire, 2008, t.II, p.154. L’auteur note que Mustapha Ben Meticha fut le fils du premier homme de confiance d’Ali Pasha. Il est nommé Khaznadar le 6 septembre 1735.
[52] Cette adaptation est également due à la position de la Suède dans la guerre civile que connaît la régence entre 1728 et 1740, lors de laquelle, la Suède soutient le camp d’Ali Pasha : Mehdi Jerad, « Le consul de Suède à Tunis, témoin et acteur de la guerre civile dans la Régence de Tunis (1738-1740) », in Hespéris-Tamuda, LIV (2), 2019, p. 149-175.
[53]Cette institution est créée au début du XVIIIe siècle : véritable administration structurée, elle est notamment chargée de collecter, d’apprêter et d’exporter l’ensemble des cuirs et des peaux produites dans la Régence. Sa fonction économique et sociale prend une grande ampleur aux XVIIIe et XIXe siècles: Sadok Boubaker, « Une réflexion sur l’histoire moderne de la Tunisie (XVIe-début XIXe siècle). Les spécificités d’une province ottomane ? », in Sadok Boubaker, D’une Méditerranée à l’autre. Espaces maritimes et échanges commerciaux, Recueil d’articles, Vol. 1, Tunis, Regroupement Latrach des Livres Spécialisés, (Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis. Laboratoire « Histoire des économies et des sociétés méditerranéennes »),2019, p.435.
[54]Ibid.
[55]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 101, Lettre d’Olof Rönling à George Logie, 30 octobre 1738.
[56]Ibid., fol. 139, Lettre d’Olof Rönling à George Logie, 12 janvier 1739.
[57] Les Busnach : sont une célèbre famille de commerçants juifs d’Alger qui joue à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle un rôle économique et politique de premier plan dans la régence d’Alger. Originaire de Livourne, elle apparaît à Alger vers 1721 : Daniel Panzac, Les Corsaires barbaresques : la fin d’une épopée 1800-1820, Paris, C.N.R.S., 1999, p. 197.
[58]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 257, Lettre d’Olof Rönling à George Logie, 28 décembre 1739.
[59]Leos Müller, Consuls, corsairs, and commerce…, op. cit., p. 83.
[60]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 204, Lettre d’Olof Rönlingà jonas Alström, 2 août 1739.
[61]Leos Müller, Consuls, corsairs, and commerce…, op. cit., p. 83.
[62]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 123, Lettre d’Olof Rönling au consul Jonas Alström, 8 janvier 1739.
[63]Pierrick Pourchasse, « Les consulats, un service essentiel pour le monde négociant… », art. cité, p. 203.
[64]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 296, Lettre d’Olof Rönling à Rad Alström, 12 avril 1740.
[65]Ibid., fol. 41, Lettre d’Olof Rönling à Clason et Alström, 22 avril 1738.
[66]Ibid., fol. 24, Lettre d’Olof Rönlingà M. Chalmers, 4 avril 1738.
[67]En Toscane, jusqu’en 1837, les comptes étaient tenus en lires toscanes (monnaie imaginaire) et dans une copie toscane de la pièce de 8 reales espagnols appelée “pezza della Rosa” ou “livornina” ou “tallero”. Il s’agissait d’une pièce d’argent d’environ 25.237 grammes frappée pour la première fois en 1665 par le Grand-Duc Ferdinand III et qui équivalait à 5:13:14 lires toscanes. La piastre de Livourne est de 6 lires monnaie longue, ou 5 lires et 15 sous monnaie courte. Elle vaut au 18e 1 écu génois, entre 60 et 75 sous d’une livre tournois française. Information communiquée par mes collègues Luca Lo Basso (Université de Gênes) et Guillaume Calafat (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne) qu’ils trouvent ici mes salutations les plus distinguées.
[68]Ibid., fol. 177, Lettre d’Olof Rönling à John Clason, 12 mars 1739.
[69] On sait que l’épouse de Rönling est originaire d’Alingsås : elle lui donne une fille et trois fils.
[70]Christian Windler, La diplomatie comme expérience de l’autre…, op.cit., p.59.
[71]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 72, Lettre d’Olof Rönling à George Logie, 24 aout 1738.
[72]Ibid., fol. 25, Lettre d’Olof Rönling à M. Chalmers, 4 avril 1738.
[73]Leos Müller, Consuls, corsairs, and commerce…, op. cit., p. 84.
[74]Pierrick Pourchasse, « Les consulats, un service essentiel pour le monde négociant… », art. cité, p. 201.
[75]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 28, Lettre d’Olof Rönling à M. Chalmers, 4 avril 1738.
[76]Ibid., fol. 125, Lettre d’Olof Rönling à Jonas Alström, 8 janvier 1739.
[77] Pour la période qui nous concerne Jean Angelo Bogo fut consul génois à Tunis entre 1710 et 1741.
[78]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 118, Lettre d’Olof Rönling à George Logie, 11 décembre 1738.
[79]Antoine Gautier, « Les drogmans des consulats », in Jörg Ulbert et Gérard Le Bouëdec, (dir.), La fonction consulaire à l’époque moderne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2006, p. 88 ; Natalie Rothman, “Interpreting Dragomans: Boundaries and Crossings in the Early Modern Mediterranean”, Comparative Studies in Society and History Vol. 51, No. 4 (Oct., 2009), pp. 771-800 ; Ibidem, Natalie Rothman, Brokering Empire: Trans-Imperial Subjects between Venice and Istanbul, Cornell University Press, 2012 ; Ibidem, Afterword : Intermediaries, Mediation, and Cross-Confessional Diplomacy, in Journal of Early Modern History, volume 19, issue 2-3, 2015, pp. 245-259; Sarga Moussa, « Le sabir du drogman », Arabica, Brill Academic Publishers, 2007, LIV (4), pp.1-14; Mathieu Grenet, « Drogman », in Dionigi Albera, Maryline Crivello, Thierry Fabre et Mohamed Tozy (dir.), Dictionnaire de la Méditerranée, Arles, Actes Sud, 2016, p. 384-390.
[80]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 454, Lettre d’Olof Rönling au capitaine James Wood, 22 décembre 1741.
[81]Ibid., fol. 30, Lettre d’Olof Rönling à M. Chalmers, 04 avril 1738.
[82]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 231, Lettre d’Olof Rönling à George Logie, 13 septembre 1739.
[83]Joh. Ax. Almquist, Kommerskollegium Och Riksens Ständers Manufakturkontor Samt Konsulsstaten. Administrativa Och Biografiska Anteckningar, Meddelanden Från Svenska Riksarkivet, NY Följd 4, 1912, p.387.
[84]Le consul français à Tunis, Devoize transforma également le consulat en une affaire familiale: Christian Windler, La diplomatie comme expérience de l’autre…, op.cit., p.62.
[85]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 243, Lettre d’Olof Rönling à George Logie, 16 novembre 1739.
[86] Joh. Ax. Almquist, Kommerskollegium Och Riksens Ständers…, op. cit., p. 387.
[87]A.N.R.S., Konsulatet i Tunis 7, fol. 123, Lettre d’Olof Rönling à Jonas Alström, 08 janvier 1739.
[88]Christian Windler, La diplomatie comme expérience de l’autre…, op.cit., p. 42.
[89] Le choix a été conditionné par l’état de la documentation, notamment l’absence de sources tunisiennes.