
السلطة، المرأة والسياسة في تونس في القرن التاسع عشر
Power, women and politics in Tunisia in the 19th century
Pouvoir, femmes et politique en Tunisie au XIXème siècle
Dr. Soudani Abdelkader, Faculté des lettres et sciences humaines, Université de Sfax, Tunisie.
د. سوداني عبد القادر، كلية الآداب والعلوم الإنسانية، جامعة صفاقس ، تونس
مقال منشور في مجلة جيل الدراسات السياسية والعلاقات الدولية العدد 30 الصفحة 113.
ملخص:
من الواضح أن الحياة الخاصة للحكام تتأثر بشكل جلي بالفاعلين المستترين والذين يتداخلون في كيفية إدارة السلطة، ولهذا السبب اعتمدنا على منهج الأنثروبولوجيا السياسية للتعامل مع هذا الموضوع. إذ تسمح هذه المقاربة بمراقبة الركائز الخفية للسلطة. في هذا السياق، حاولنا تسليط الضوء على دور الحياة الحميمة للباي في تونس في القرن التاسع عشر، وعملنا على تحديد الفاعلين في الاستراتيجيات السياسية وانعكاساتها على الفئات الاجتماعية المختلفة التي تأثرت بنمط حياة الطبقة المسيطرة.
الكلمات المفاتيح: تونس، السلطة، البايات، الحياة الخاصة، الجواري والغلمان.
Abstract:
It is obvious that the privacy of leaders is affected by any influence on their way of exercising government, which is why we have relied on the approach of political anthropology to deal with this subject, this approach which allows the observation of the hidden levers of power. In this context, we have tried to highlight the role of the intimate life of the Bay’s in Tunisia in the nineteenth century in determining political strategies and the implications of these on the different social groups that have been emulated in their practice and their reflection by the ruling class.
Keywords: Tunisia, Husaynite’s beys, exercise of power, womens, white slaves, society.
Introduction
La recherche sur l’histoire secrète des régimes politiques est encore un sujet nouveau et méconnu, en raison des grandes difficultés rencontrées par chaque chercheur dans ce domaine, et le rejet de la mentalité orientale pour s’engager dans des sujets pareils. Néanmoins, nous chercherons à briser cette barrière morale, à travers cet article nous chercherons à connaître le rôle de la vie privée des beys Hussaynite en Tunisie au XIXeme siècle, et le rôle des relations intimes avec les femmes de la cour beylicale dans la détermination des stratégies politiques.
Dés 1574 la Tunisie tombe sous la tutelle ottomane. Dés lors, la régence est gouvernée par une caste étrangère. Depuis l’avènement De Hussein ben Ali (1705-1735) et l’établissement d’une dynastie régnante, la Tunisie est aux mains des renégats (memlouks), cette oligarchie accapare la fortune et le pouvoir, le régime hussaynite est d’essence ploutocratique, qui a contribué au changement de mentalité, ainsi qu’affectant quelques aspects de système de subsistance des autochtones.
Dans ce contexte, La femme adultère demeure un acteur minuscule, invisible, mais toujours anonyme, oubliée de l’histoire. Et face à la situation de marginalisation, apparente, à laquelle elle est exposée, elle utilise l’arme de chair, afin d’exercer son influence sur les acteurs politiques, pour assurer des bénéfices personnels.
Maints chercheurs ont abordé ce champ de recherche pertinent[1] parmi les récits des voyageurs occidentaux, qui nous apporte de précieuses informations, on s’accorde à celle des explorateurs qui ont visité la régence[2] . Outre, Ibn Abi Thiaf le chroniqueur de cette phase historique[3] cite a plusieurs reprise l’impact de la vie intime des beys sur la stabilité de la régence.
Le laps de temps de cet article s’étend sur tout le XIXe siècle, pendant lequel la régence a connu de graves crises sociales et financières, exacerbées par l’incapacité et l’indifférence des beys à réformer la situation du pays en raison de l’indulgence des dirigeants dans une vie de débauche, qui est la problématique majeure de cet article.
Pour résoudre ce problème, Mentionné précédemment, nous avons préféré nous appuyer sur la méthode de l’anthropologie politique. Le corps, est ainsi, conçu comme un support d’étude[4]. Désormais, cette recherche s’appuie aussi sur la psychologie politique, qui s’articule dans le dynamique du personnel et le social, l’image que l’on a de soi et celle qu’on offre à l’autre, le dedans et le dehors.
Pour éclaircir cette problématique, nous avons divisé cette recherche en deux grandes parties;
Quant à la première partie, on ose a l’appeler Le sexe politique, qui est un indice Du dynamisme interne du palais du bardo, ou les relations sexuelles jouent un rôle important dans les stratégies politiques; espionnage, humiliation des opposants, etc…, c’est l’état d’anomie « selon Emile Durkheim».
Le second volet de cette recherche, il porte sur le comportement des beys et leurs agents qui reflètent le besoin de visibilité et le sentiment de grandeur, les agents du bey sont les gardes fous qui assurent sa satisfaction.
- I) le palais du bardo ; une mosaïque de servantes
- L’autorité au féminin
Tous les tableaux ethniques du palais du Bardo[5] ont souligné la diversité des races, cette diversité s’exprime par une mosaïque de servantes, l’exemple le plus flagrant se concrétise par les mamlouks[6] qui sont à l’origine des esclaves blancs de provenance européenne et de confession chrétienne. Ils sont, pour la plupart, le produit de la course en Méditerranée, Ils sont formés au Bardo pour assurer le service domestique, et les taches administratives du beylik, en plus de la tâche de divertir le Bey.
Le palais de Bardo est ainsi assigné à des fins sexuelles, la crainte du souverain de perdre le pouvoir nécessite d’accomplir ses plaisirs, et pour ressentir sa grandeur, car enlever la chasteté de l’autre fait sentir au souverain sa capacité à humilier les ennemis. Néanmoins, ce n’est pas la force seule qui plie, c’est le statut qui séduit, car le droit d’obsession est le caractère fondamental de tout tyran, la soumission de tous les sujets, c’est la nature sans contrainte qui règne dans l’état d’esprit de chaque tyran.
Au premier regard, on peut aisément percevoir la présence des femmes dans les affaires politiques, Les femmes, les esclaves, les prostitués…etc Cette catégorie qui a exercé une grande influence dans la vie politique. La harim[7] était douée et intelligente, ce qui lui permet d’exercer son influence sur la classe dirigeante, en utilisant le chair comme outil d’ascension social.
Des Nuits de plaisir ont eu lieu dans des foyers préparés à cet effet. Dans les soirées à boire, des rapports sexuels et des chants pornographiques sont fréquents, et les danseuses et les prostituées sont la dernière rubrique du soir, et le propriétaire de la maison offre souvent la meilleure femme au plus noble d’entre eux. De plus, le concubinage, de tous genres, est largement pratiqué, La zoophilie, comme exemple, est courante en termes de relations sexuelles bestiales dans des sociétés qui séparent strictement les femmes des hommes.
En Tunisie, depuis le mariage d’Hussein ben Ali avec la servante génoise, beaucoup de rumeurs se sont propagées, sur le fait que l’épouse du bey a commis l’adultère avec l’un de ses mamelouks. Quant à Mahmoud Bey, il a profité de sa découverte d’une relation sexuelle entre le médecin de Hammouda Pacha, louis Frank, avec l’un de ses hareem pour le pousser à empoisonner le bey.
A cet égard, Il est indispensable que la grandeur de cette stature permette aux servantes, par le biais du souverain, d’exercer une influence sur la classe politique, ce qui prouve que l’esclave blanc peut influencer les stratégies politiques. de la, La vie individuelle du sultan apparait alors un locomotive dans la vie des communautés, sa vie privée n’est pas indépendante du communauté au quelle elle le gouverne.
Les relations qu’entretiennent les individus avec le pouvoir représentent l’aspiration de tout chercheur de prestige social, c’est un honneur pour tous ceux qui se rapprochent de celui qui a l’autorité. Avoir du jah c’est jouir d’un certain privilège, Ceux qui ont une position sociale supérieure, ce sont ceux qui entretiennent une relation directe avec le prince. Dans ce cadre, La servante cherche à tenir un rang primordial dans la société, en utilisant l’amour de la chair chez les notables comme moyen de progression
- Gouverner derrière le voile
Malgré le chevauchement entre les femmes et la politique, la mentalité patrimoniale en Orient refuse de reconnaître l’influence des femmes sur les hommes, Même si c’est un fait accompli. La patrimonialité du pouvoir a été établie dans nos esprits sans qu’il soit un fait réel derrière le voile, elles. Cependant, s’approfondir sur l’étude de mécanisme de la gouvernance montre clairement le grand rôle que les femmes jouent dans la disposition du pouvoir, surtout que la majorité des hommes politiques de la régence pratiquent la polygamie. Mais en raison de la marginalisation dont elles souffrent dans la vie publique, les femmes tentent, pour compenser « l’infériorité» de leur position sociale, de contrôler les affaires politiques utilisent donc tous leurs atouts, à savoir le plaisir et la procréation, pour faire tomber le sultan sous leur contrôle, et veillez à ne pas toucher l’orgueil du sultan.
Dans la plupart des ères historiques de la Tunisie, ils ont été marqués par le rôle des femmes dans les grands tournants historiques, de Wassila Ben Ammar à Aziza Othmana en passant par Lala Manana[8] et bien d’autres. Ce qui indique le chevauchement entre le harem du palais et l’élaboration des projets politiques. Dans ce contexte, Ali Pacha s’est rendu compte de l’efficacité de l’utilisation des Harem de plaisir dans les stratégies politiques. Il avait donc l’habitude d’organisé des soirées sexuelles pour piéger ses adversaires, comme il le faisait avec « Sultan » et son frère « Mohammad al-Saghir », le cheikh d’Awlad Ammar d’al-Hananshah. Afin de surmonter leurs craintes, il leur envoyait un signe du plaisir qui les attend dans le palais du Bardo, Et dès qu’ils sont venus voir les amantes du sexe, ils les ont traités de meurtre[9].
Ces exemples confirment que la femme est restée un otage du corps façonné par la culture, rappelant que la charia islamique exhortait aux privilèges masculins, l’héritage culturel proclame la supériorité des hommes sur les femmes, et la restriction des femmes au plaisir des hommes. Ce qui le prouve, c’est que les captifs de la course, filles et garçons, étaient parmi les «biens» les plus précieux avec lesquels les élites se transmettent entre elles, reflétant la domination masculine de la mentalité collective de la société. Cet héritage religieux s’est reflété sur la position apparente des femmes dans la hiérarchie de l’administration beylicale. Ce qui signifie que la structure politique et sociale a pris en compte le folklore mythologique dans la relation des femmes aux dirigeants politiques.
Face à cette situation d’hypocrisie, l’épouse du souverain doit déployer ses efforts pour investir l’hospitalité des dirigeants envers l’excitation sexuelle pour intervenir dans les affaires politiques. Les intrigues étaient également associées à la division du temps, de sorte que la femme dicterait ses désirs dans les nuits de fête, et le sultan adoptait ces désirs pendant la journée et les prononçait sous forme d’ordres.
Les mémoires de l’esclave génoise[10] que Hussein ben Ali a épousée, nous ont rapporté plusieurs informations sur le rôle que les esclaves blancs ont joué dans l’histoire moderne de la Tunisie. Le bey a libéré tous les prisonniers proches pour l’honneur de son épouse, qui est dû aussi aux passions du Bey pour sa captive de piraterie « la Génoise »[11]. De plus, il a nommé certains membres de sa famille à des postes importants de l’état, y compris son frère, Mustafa le Génois, qui a été nommé pour commander la cavalerie d’infanterie, et sur la pression de sa femme, il a augmenté son salaire à environ 120 riyals[12].
La cour Husseinite connaissait intensément la vie d’adultère, donc le palais est fréquenté par un grand nombre d’épouses et de concubines, le nombre de femmes esclaves pendant le règne de Mohammad Bey a atteint mille et deux cents captifs de course dans le Haramlek[13]. Le grand nombre de filles esclaves nécessite de grosses sommes d’argent, des sommes importantes allaient au règlement de complots entre les femmes du palais. Nous pouvons également souligner que les conflits du harem ont contribué au gaspillage de la fortune du pays.
De plus, les épouses des beys interviennent dans la nomination du prince héritier, la femme d’Ali Bey ayant joué un rôle primordial dans le choix de son fils Hammouda Pacha pour devenir le bey, alors qu’il n’était pas le bey présomptif de la famille Hussaynite, selon la règle de la succession du trône.
Le «harem politique» comporte plusieurs contradictions, y compris la soumission apparente et la domination cachée, ainsi que la paranoïa masculine et la domination féminine, et en raison du chevauchement de la sexualité avec la politique. On remarque que les lexiques sexuels et politiques se sont fusionnés; Maints vocabulaires sont empruntés au dictionnaire sexuel vers le dictionnaire politique, Ce qui indique que le pouvoir, aux yeux du dirigeant, est un moyen pour le plaisir, ce qui permet aux femmes d’influencer sur les affaires politiques.
Le désir excessif de sexe chez les beys husseinites reflète un processus de valorisation narcissique, qui fait que le soi est investi affectivement, qu’il est objet d’amour. Le coté sadique de certains souverains husseinites n’est que le symptôme d’un malaise et des fissures profondes dans leurs personnalités.
- II) La vie de divertissement des beys et ses répercussions sur la société
- la vie intime des beys
Le palais est un lieu politique pour gérer les affaires du gouvernement, mais aussi une scène de conflits et de discorde avec l’appui des hareem et l’ingérence des femmes dans les affaires politiques. Il convient de noter que la présence de femmes esclaves dans les domiciles des souverains ont acquis de l’expérience dans les relations avec la dynastie husseinite, certaines d’entre elles sont devenues les épouses des beys; Telle que “Lalla Gmar”, qui a épousé trois beys, et le palais du Essaada a été construit dans la ville de Marsa en son honneur. D’autres servantes sont devenues des concubines et des catins, tandis que le reste était utilisé comme servantes dans ces maisons faisant toutes sortes de services, et en conséquence l’amantes des beys se dotent d’une grande importance et d’un statut plus élevé[14]. En plus, cette patrimonialité illusoire du pouvoir, qui a fait de la monarchie husseinite l’otage de la paranoïa névrotique, qui est illustré dans le comportement de la plupart des dirigeants.
Le sexe ne se limitait pas à cette relation traditionnelle entre une femme et un homme, car nous avons enregistré plusieurs exemples de la prévalence de l’homosexualité au palais du Bardo. Hussein ben Ali était séduit de son serviteur Renault Al-Toulouni, de sorte qu’il est devenu un centre d’influence dans le dispositif politique. Dans le même cadre, Hussein ben Ali a empêché son fils Mohamad Bey de se mêler au fils de son ministre, Qasim ben Sultana, en raison d’une relation suspecte entre eux, et la même chose a été répétée sous le règne d’Ali Pacha, envers le ministre Al-Khayati qui a été expulsé de la compagnie de son fils Yunous Bey, affirmant qu’il commettait l’acte de sodomie[15].
En février 1792, des jeunes servants de Hammouda Pacha ont tenté de le tuer parce qu’il les contraint à subir la sodomie, et qu’ils ne pouvaient pas supporter cela. Quant à son frère Othman Bey, il était dominé par ses amants, Muhammad Al-Asram et Ahmed ben Ammar Bash Haniba, et ils ont réussi à l’isoler dans son domicile. Lorsque Mahmud Bey a pris le pouvoir, son ministre Youssef, qui avait des comportements incompatibles avec sa position, lui a fait des scandales, alors le Bey l’a tué.
On ne peut passer sans présenter l’exemple le plus marquant en Tunisie du XIXeme siècle, qui est la relation suspecte entre Mohammad al-Sadik Bey et son ministre Mustafa Khaznadar et le consul de France, Léon Roche, qui partageait le lit avec le Bey, ce Bey qui a abandonné ses femmes dans le palais pour s’enfoncer dans les soirées de célébrités. En plus, le premier ministre Mustapha ben Ismail exerçait sur lui une influence considérable, le bey avait une très grande passion envers son ministre, et dés qu’il perd de vue son favori, le bey semble a un cadavre[16].
Le culte du corps traverse toutes les classes sociales, La femme dans la société tunisienne se trouve tiraillée entre deux modèles de cultures totalement opposés; l’un conservateur, prône la supériorité de l’homme et le maintien de ses privilèges. Alors que l’autre modèle moderniste plaide en faveur de l’émancipation féminine qui reflète l’intervention féminine dans les stratégies beylicales.
- Du divertissement à la corruption politique
La corruption est souvent associée à un ego flagrant qui tend vers la domination et la possession. Le même motif pousse le dirigeant à la corruption. On peut citer l’exemple de l’ile de Pantelleria qui était dans le territoire tunisien, mais échangée contre une fille charmante[17]. L’état, dans sa genèse primitive, a été créé pour freiner cette arrogance humaine en réduisant les motifs de domination et de tyrannie, mais la caractéristique de la corruption est généralement associée au despotisme politique. En Tunisie, la corruption semblait être un vaste domaine, il est prouvé que ses répercussions s’étendent au-delà de la classe politique pour inclure la plupart des groupes sociaux.
La corruption a contribué à l’effondrement des états et au retard des sociétés, Par conséquent, ce comportement est devenu un obstacle insurmontable à la vraie modernité et a empêché l’appartenance réelle au patri, car la corruption est devenue une menace pour la cohésion sociale.
L’une des manifestations les plus importantes de corruption qui a marqué l’histoire de la famille Hussaynite, et l’un des exemples concrets c’est Mahmoud Bey, Il ne s’en soucie plus de la gouvernance da la régence, et est allé profiter des joies du pouvoir, alors il a construit la maison de cristal doré et marbre luxueux, dans le contexte ou la misère règne dans les différents coins de la régence.
Le manque de compétence, a obligé les Beys d’accepter les diktats étrangers[18], du fait que Hussein Bey s’était soumis à la pression du consul français Matteo de Lesseps et avait conclu un accord secret avec « De Lagau », l’évêque du catholicisme, déclarant la prévention de la piraterie et l’organisation de la pêche au corail à Tabarka, en plus de ses restrictions il oblige le Bey à remettre au roi de France le lieu de la mort de Louis IX, pour construire une cathédrale en son honneur. Quant à Mohammad Al-Sadik Bey, et avant d’accepter le serment d’allégeance, le consul français a imposé son soutient, à condition qu’il continue à travailler selon l’approche de son prédécesseur.
Pour sa part, Ahmed Bey ne se souciait pas des crises financières que le pays avait subies, il a donc augmenté les dépenses des cérémonies du Nouvel An et dépensé beaucoup d’argent pour cela, et le malheur que ses prédécesseurs ont emboîté le pas à cet égard. De plus, quand ce bey se rend en France, il se donne beaucoup de mal pour suivre le rythme de dépenses des rois d’Europe, sans compter que lors de sa visite en France à la fin de 1845, les hommes d’état imitent une trentaine de cadeaux pour les notables français, dont les prix oscillent entre dix mille et trente mille francs.
Le gaspillage des fonds de l’État était la caractéristique commune du souverains husseinites, un grand part de la fortune de l’état a été destiné vers le mariage des membres de la famille Hussaynite, au cours duquel les dépenses exorbitantes ont été dépensées et l’acquisition des vêtements les plus luxueux pour le Bey. La corruption, est ainsi, transformée en une tradition politique consciente, en le propageant chez les agents du beylik.
Conclusion
Il faut noter que cette recherche n’a pas pour but de retirer certains jugements de valeurs sur certains comportements sociopolitiques, autant qu’il s’agit d’une tentative de découvrir l’histoire refoulée, et de connaitre la vie privée des dirigeants de la régence.
A travers cet article, Nous tentons de franchir des domaines de recherches pas encore bien exploré, comme la vie de débauche qui est assez répondue dans l’état et la société tunisienne. Car la sexualité est un phénomène sociopolitique par excellence, elle se compose d’innombrables questions et problèmes, que son; les identités, les relations, les comportements, les pratiques, les valeurs, les institutions, les maladies, les sentiments, la reproduction….
Il est difficile de mettre en évidence des sujets restés muets, car la mentalité orientale refuse de se plonger dans le tabou social. À Tunis, la vie de souverain était synonyme d’autoritarisme politique, alors que le despotisme s’escaladait de phase en phase, et ses méthodes variaient des outils de suppression physiologique aux outils de pression psychologique sur la population, et les agents du Sultan camouflaient la tyrannie et parlaient de modernisation au moment de l’effondrement.
Bibliographie:
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[1] Abu zahra. Nadia, Baraka, Material, power, and women in Tunisia, Revue d’Histoire Maghrébine, N 10-11, january 1978, pp5-21.
[2] MARCEL, J- J. Histoire de Tunis. Précède d’une description de cette Régence par le DR louis Frank. Firmin Didot Frères Editeurs. Paris 1907, p183.
[3] IBN ABI THIAF, Ahmed. Ithaf ahl zaman bakhbar moulouk Tounes w a’hd aman. Exploration par le ministère de la culture. Maison Arabe d’édition, Tunis 2001, p319.
[4] Duhart. (f), Anthropologie historique du corps, Edition l’harmattan, Paris 2005, p117.
[5] Le domicile du bey.
[6] Les renégats.
[7] Le mot est en arabe, qui signifie; Servantes dans le palais.
[8] Épouse d’Ali pacha.
[9] BEN YOUSSEF, Mohamed Essghair. Al-mocharaa almolki fi saltanet awlad ali torki, Présentation et introduction Ahmed Touili, Imprimerie moderne ; 1 ere Edition, Tunis: 1998, Pp 109-121.
[10]Buhagiar (Marie -Thérèse), L’épouse secrète de Hussein 1 er bey de Tunis 1705-1740, Finzi usines graphiques, Tunis, Aout 2014, p55.
[11] Elle est devenue plus tard sa femme, Après avoir forcé l’esclave à se convertir à l’islam.
[12] Archives Nationale Tunisienne, Livres d’impôts, Cahier N ° 11, page 50, Date 1730.
[13] De la Turquie (ottomane moderne) qui signifie; résidence des femmes dans le palais.
[14] Rappelons que ce comportement a accompagné la dynastie Husseynite toute l’ère contemporaine, notons que Habib bey a prit une servante comme épouse a coté de son ancien époux, la sœur de Mustapha ben Ismail. Touili. (Ahmed), Document sur le mariage de Habib bey avec sa servante, revue d’histoire maghrébine, N 10-11, janvier 1978, pp 89-69.
[15]ROSSEAU, Alphonse. Les Annales Tunisiennes depuis la Conquête arabe jusqu’au l’occupation française de l’Algérie. Traduction et Présentation de Mohamed Abdelkarim Alwafi. Publication l’université de Gar Younes. Benghazi , p 201.
[16] Lettre privé de Roustan au baron de courcel, Tunis le 28 juin 1881. Mahjoubi (Ali), L’établissement du protectorat français en Tunisie, P-U-T, Faculté des lettres et science humaines de Tunis, Tunis 1977, p 13.
[17]L’ile de Pantelleria, entre la Sicile et la Tunisie, une petite ile d’environ douze ou quinze milles de tour, elle est fertile de vin, fruit et coton. Thévenot (jean), voyage en Tunisie au XVII eme siècle, IBLA ; revue de l’institut des belles lettres arabes, 43 année, N 145, 1980, pp 47-78.
[18] Le processus de nationalisation est acculé par la pression européenne à entreprendre des réformes aussi couteuses que vaines, signé à blanc par le capitalisme européen envahissante. CHERIF. (Mohamed Hadi), la déturquisation du pouvoir en Tunisie; classe dirigeante et sociale tunisienne de la fin du XVI à 1881, cahiers de Tunisie, N 117-118, 1981, pp 177-197.