
Optimisation de l’organisation du processus éducatif en ergonomie scolaire pour le bien-être équilibré de l’apprenant
Dr. Wissal HALABI, Université Libanaise, Tripoli, Liban
مداخلة منشورة في كتاب أعمال مؤتمر الأرغونوميا التربوية المنعقد في طرابلس لبنان مارس 2018، ص 91.
“Nos capacités, nos compétences sont inhibées par les limites que nous nous imposons à nous-même, consciemment ou inconsciemment”…
“Si nous pensons que nous sommes incapables de produire une action, notre cerveau envoie à notre système nerveux des messages spécifiques qui limitent ou suppriment notre capacité à atteindre ce résultat”.
Introduction
Je vais commencer par vous raconter une toute petite partie de la vie de Thomas Edison. A l’âge de 9 ans, il est rentré un jour de l’école avec une lettre de son instituteur pour sa mère. Il lui dit : “Mon instituteur a demandé que je te donne cette lettre, à toi, uniquement à toi”. Sa mère ouvrit la lettre, la lut silencieusement et avec les yeux pleins de larmes, la relut ensuite à son fils : “Votre fils est un génie. Cette école est trop petite pour lui et nous n’avons pas d’assez bons enseignants pour l’instruire. Veuillez le faire vous-même”.
Un jour qu’il fouillait dans les vieux souvenirs de famille, après le décès de sa mère, Thomas Edison trouva une lettre pliée dans une boîte. C’était la lettre qu’il avait donnée à sa mère de la part de son instituteur. Elle disait ceci : “Votre fils est nul ! Il est déficient ! On détecte chez lui une maladie mentale. Nous n’autorisons plus votre fils à revenir à l’école”.
Thomas Edison a pleuré pendant des heures et il a ajouté ceci dans son journal :
“Thomas Edison était un enfant nul et déficient, grâce à une mère héroïque, il est devenu le génie du siècle”. De Jaegher,T.( 2014).
Le bienheureux pape Jean-Paul II, a affirmé que «l’éducation est plus qu’un métier, c’est une mission, qui consiste à aider chaque personne, à reconnaitre ce qu’elle a d’irremplaçable et d’unique afin qu’elle grandisse et s’épanouisse”. Elle est la clé du progrès humain et elle en devient l’élément moteur du développement humain et social. Elle transforme l’homme en lui apprenant à pratiquer des valeurs hautes de l’humanité comme la justice, l’amour, la verité…. (Theurau, J. (2000.)
Si le but ultime de l’éducation est de former des qualités morales, intellectuelles, physiques, sociales et psychiques chez les individus composant une société donnée, pourquoi ce champ qualifié de pédagogique ne serait-il pas un milieu positif? (Schwartz, Y. (2004). C’est précisément ce que pourrait apporter les principes de l’ergonomie appliqués à l’éducation : l’accentuation devra être mise sur l’analyse du travail réel du professeur en se référant à des critères précis autour de l’action professorale. Ainsi, l’ergonomie appliquée au champ éducatif permettrait de maximiliser et de perfectioner le champ scolaire pour un meilleur rendement possible, et dans une ambiance raisonnable, profitable, et florissante, judicieuse et généreuse. L’ergonomie appliquée au champ éducatif permettra d’améliorer les conditions de vie et de travail dans les établissements scolaires.
Voilà comment s’avère notre problématique: Dans un contexte fidèle aux principes de l’ergonomie, comment atteindre les compétences pluridisciplinaires (technologies et didactiques), les compétences perceptives (cognitives) et la dynamique relationnelle (sociale)? Comment parvenir dans le milieu éducatif que nous connaissons au Liban, à un bien-être scolaire ? Pour y parvenir, nous apporterons notre savoir dans les domaines psychopédagogique, psychologique et social en nous appuyant sur le travail d’experts internationaux afin d’améliorer la productivité dans le champ scolaire en proposant un climat pédagogique instructif, épanoui et extraverti (Delvolvé, N 2005). Nous étudierons à la fois l’éducateur et l’éduqué en cherchant à décroitre les comportements négatifs et à stimuler les comportements positifs (Shankland, R. 2014).
La psychologie et l’ergonomie: Le « moi » et l’environnement
En psychologie, le bien-être est exploré sous différentes facettes, essentiellement regroupées sous deux grandes appellations : le bien-être subjectif et le bien-être psychologique. Le bien-être subjectif prend en considération la satisfaction par rapport à la vie et la présence d’émotions agréables dans le quotidien. Le bien-être psychologique est centré davantage sur les dimensions existentielles telles que le sentiment d’autonomie, de compétence, d’accomplissement et l’impression que la vie a du sens. Ainsi, l’interaction de l’homme avec son evironnement qui se trouve au cœur de l’ergonomie, conditionne fortement le bien-être subjectif et psychologique.
L’être humain, en interaction avec son environnement concret, relationnel, social et culturel, constitue une unité pourvue d’une homéostasie. C’est par l’intermédiaire du besoin, (notion subjective impliquant la référence à un pôle positif des valeurs vitales), que le milieu domine et commande l’évolution des vivants. Par conséquent, si les circonstances changent, les besoins évoluent, et à leur tour les actions seront modifiées. Ainsi, « l’adaptation au milieu » pour la survie des espèces ne s’accomplit pas de la même manière. De cet enoncé découle plusieurs explications: pour les béhavioristes, le réflexe est considéré comme la réponse basique d’un segment du corps à un stimulus physique élémentaire. La Gestalt fait la différence entre le milieu de comportement et le milieu géographique. Darwin considère que le rapport biologique fondamental est celui d’êtres vivants à d’autres, la relation entre le vivant et son milieu est perçue comme un ensemble de forces physiques. (Bautier, E. & Rochex, J-Y. ,1999). Wallon prône une « psychologie de l’efficience », centrée sur les activités par lesquelles un sujet se construit en s’appropriant ses milieux et en agissant sur eux. Nous sommes ici en présence d’une conception affirmant l’importance des conduites sociales, leur action réciproque sur les déterminismes biologiques, en rupture avec ce qu’il nomme « une psychologie de la conscience ». L’intérêt de la notion du milieu, chez Wallon, réside dans le fait qu’elle ne limite pas l’environnement de l’enfant à son milieu familial, mais l’étend à l’ensemble des situations sociales dans lesquelles il agit et interagit, les groupes de pairs apparaissant aussi importants que la famille ou le maître. (Wallon, H. ,1930).
Plusieurs milieux se recoupent dans chaque individu, le sujet se construit comme une instance de choix, d’arbitrage entre ces milieux pluriels. Le milieu de chaque espèce est toujours spécifique, il ne se confond pas avec le milieu commun et universel. Le milieu humain n’est pas un milieu naturel, mais un milieu culturel et technique, un milieu social façonné et transformé par l’histoire.
Les conditions de vie d’un sujet, son milieu, ses appartenances sociales ou familiales ne permettent pas d’identifier le sujet selon Wallon. C’est entre ces milieux, à leur intersection que le sujet se construit. “L’homme n’est rien d’autre que son projet, il n’existe que dans la mesure où il se réalise, il n’est donc rien d’autre que l’ensemble” (Sartre :extrait de l’existentialisme est un humanisme).
En psychanalyse, l’homme en interaction avec son environnement, réagit selon les traumatismes et les refoulements de l’enfance qui sont liés aux influences socio-familiales (Fisher, 2003).
L’ergonomie vise dans une approche quantitative et qualitative du travail, à améliorer les conditions du champ scolaire et à accroitre la productivité. Par conséquent, notre objectif en tant que psycho-pédagogue sera de participer à la construction d’un cadre éducatif, avec les diverses disciplines scientifiques, où le bien-être des personnes puisse s’épanouir grâce à une meilleure adaptation des milieux de travail et de la vie (Saaf, 2010). Éthymologiquement, le mot “Ergon” signifie en grec le “travail” alors que “nomos” signifie “les règles”. La psychologie ergonomique vise à comprendre l’activité humaine en situations naturelles afin d’améliorer les conditions de sa réalisation et par la suite de développer le bien-être individuel et social en augmentant les effets positifs et en réduisant les paramètres et attitudes négatifs (Baulu, 1985).
L’ergonomie nous apprend qu’il faut tenir compte de l’efficacité des conduites opératoires, de la satisfaction de l’utilisateur mais également du confort ou du bien-être de l’Homme. Il nous paraît normal que la méthode ergonomique appliquée au champ éducatif intègre les compétences pluridisciplinaires afin de préserver l’objectivité dans l’évaluation du travail d’apprentissage mais nous appelons aussi à l’intégration des capacités perceptives de l’être humain (ergonomie et psychophysiologie), en relativisant les réactions de l’être humain par rapport au contexte imposé face à des situations données (psychologie expérimentale). Il en va de même pour le traitement et l’analyse de données (psychologie cognitive). Il faut tenir compte des faits sociaux et nous appelons même à une analyse linguistique (DUBAR C., 1991) dans des situations précises.
Jacques Marpeau, dans “le processus éducatif de la construction de la personne comme sujet responsable de ses actes”, propose une méthode active d’apprentissage qui implique réellement l’élève et favorise le développement de sa personne. Cette méthode permet à l’apprenant d’être responsable et de prendre l’initiative ce qui lui permettra de ressentir une satisfaction personnelle. Cela suppose qu’éducateur et éduqué s’engageront ensemble dans le processus éducatif (Marpeau,j 2013). Le processus éducatif, dans cette ergonomie scolaire, bien au-delà de la question de la socialisation ou de la construction des savoirs, est indispensable à la structuration de la personne (Spérandio, J-C, 1980).
Dans la mesure où les praticiens de l’ergonomie, les ergonomes, contribuent à la planification, à la conception et à l’évaluation des tâches, il paraît normal que l’ergonomie intègre, dans sa méthode et dans ses analyses, lors de son application au champ scolaire, la psycho-sociologie, la physiologie et la psychologie cognitive en utilisant diverses techniques psycho-pédagogiques pour mieux comprendre les interactions entre les sujets et leur environnement (Bouchard., 1981).
La dimension psychologique de l’apprenant dans le contexte de l’ergonomie scolaire
La psychologie cognitive, la psychopédagogie et la psychologie sociale devraient contribuer à la réussite de l’ergonomie scolaire. Néanmoins, on peut s’interroger sur les limites de cette contribution. Quel rapport y-a-t-il entre l’ergonomie et le cerveau? Sur un plan fondamental, la capacité de la mémoire des étudiants n’est-elle pas en rapprot avec les difficultés d’apprentissages? Quelles stratégies éducatives utiliser? Quelle méthode didactique adopter? Quelles interventions pédagogiques, psychologiques et même sociales faut-il intégrer dans le champ éducatif pour avoir une meilleure intégration et une productivité améliorée?
Nous avons identifié ci-dessous un certain nombre de paramètres dont la prise en considération dans le travail éducatif permettra d’obtenir un rendement meilleur et une créativité efficace dans un champ social et relationnel affectif, intellectuel et pédagogique sain (Firouzeh M. 2010). Nous avons regroupé ces paramètres par rapport à leur impact psychologique, ce qui permet encore une fois de rappeler le rôle de la psychologie dans le travail éducatif:
Approche psychologique: | Approche psychosociale: | Approche psycho-pédagogique: |
Harmonie | Relations | Echec scolaire |
Problèmes familiaux | Discipline | Didactique |
Manque de confiance en soi | Coopération | Productivité |
Estime de soi | Positivisme | Créativité |
Équilibre et bien-être psychique | Acceptations | Difficulté |
Tension | Attitudes | Lenteur |
Anxiété | Interactions | Assimilation |
Refus | Apptitude | |
L’équilibre psychologique de l’être humain à tous les niveaux du secteur éducatif (l’éducateur, l’éduqué, l’administratif et le gestionnaire) permet d’avoir une approche globale optimale qui s’articule autour des points-appuis suivants:
- La sagesse, la curiosité, l’ouverture d’esprit et le désir d’apprendre
- La bravoure (le courage, la persistence, l’integrité, l’authenticité, la vitalité)
- L’humanité (l’amour, la bonté, l’intelligence sociale)
- La justice (le civisme et le travail en équipe, l’impartialité et la justice par rapport aux autres, le leadership)
- La tempérance et la modération (capacité à pardoner, l’humilité et la modestie, la prudence et l’autorégulation)
- La transcendence (apprécier la beauté, la reconnaissance, l’espérance, l’humour, la spiritualité) ( Neuville,C. ,2013)
Dans notre analyse, l’accent est mis sur le comportement des apprenants dans la dimension psycho-sociale du champ éducatif de la classe, en tenant compte des différents paramètres qui peuvent perturber la dynamique de classe. Mais le rôle de l’enseignant est élémentaire car il permet de tisser des liens affectifs entre les apprenants ce qui peut améliorer leurs relations pendant le travail scolaire précisément.
Dans le même contexte scolaire, nous rappelons que toutes les facettes que pourrait développer un apprenant sont à analyser car chacune de ces facettes a sa place dans le cadre d’une classe éducative:
- Le meneur (qui pourra être un vrai leader)
- Le clown (qui pourra avoir un effet positif sur l’ambiance du champ scolaire et de la classe plus précisement)
- Le gâté (qui est élu comme le préféré de sa classe) (Nault,Th.1998)
En ergonomie, tous les rôles joués par l’apprenant peuvent se transformer en une dynamique d’adaptation et d’interaction favorables au développement de l’apprentissage. En effet; ces différentes facettes rappellent la dimension intellectuelle, morale, culturelle, sociale et civique de chacun. De plus, l’expression de ces différents rôles de l’apprenant reflètera une atmosphère de liberté, d’autonomie, de participation dynamique et d’activité. Elle sera forcément bénéfique.
Les mécanismes d’adaptation psychologique et leurs projections dans le champ éducatif
Sur le plan neuro-physiologique, le rapport entre le cerveau et l’ergonomie peut être analysé selon les axes d’interactions dites “horizontales”: (Archambault, J ; Roch Chouinard 2009)
Type 1 | Type 2 | Type 3 | Type 4 |
La connaissance de l’environnement qui passe par le mode cognitivo-représentationnel, produit des conduites pratiques et signifiantes | La réception des indices qui influent sur l’appareil neuroinformationnel et produisent des comportements | L’acquisition des stimulations qui produisent des réponses en passant par ce qui est neurophysiologique | L’effet des conditions qui en jouant sur le biosomatique donnent des réponses automatiques |
Tableau 2 : les axes d’interaction dites horizontales
Que se passe-t-il quand l’individu perçoit un certain nombre d’événements jugés menaçants? Les expériences de deuils, de séparation, de divorce, de naissance d’un autre enfant, ou le changement d’emploi d’un des parents pourraient induire des perturbations émotionnelles face auxquelles le sujet reste passif? Ou bien il choisit inconsciemment de faire face, mais comment?
Pour rendre compte des mécanismes de comportements humains adaptatifs, deux concepts sont proposés dans la psychanalyse moderne (Launay; M. 2004): les mécanismes de défenses et le coping.
Les mécanismes de défense sont des opérations mentales inconscientes destinées à réduire ou à supprimer tout danger et toute angoisse, à maintenir l’intégrité et la constance de l’individu et à maintenir l’unité psychique et physique.
Le coping est une théorie explicative des liens existants entre des événements contraignants ou stressants et les conséquences directes ou indirectes sur l’état psychique du sujet telles que l’anxiété, la dépression, la souffrance psychologique et les plaintes somatiques. Le coping désigne la façon de s’ajuster face aux situations jugées difficiles. Le but est de maîtriser, tolérer ou diminuer l’impact de l’événement menaçant sur son bien-être psychique et psychologique. Selon Lazarus (2006) le coping est une stratégie d’ajustement conçue comme un modérateur de l’événement stressant ou contraignant.
Le modèle interactionniste de l’anxiété, du stress et du coping permet de mieux comprendre et d’expliciter les comportements face aux événements contraignants ainsi que l’impact des mécanismes d’ajustement sur la santé mentale et physique (Martz E, 2007).
Les interactions entre l’individu et la situation stressante conduisent à des réactions physiologiques, comportementales et psychologiques qui pourraient modifier les variables de la personne ou les stresseurs. C’est un processus dynamique en feed-back (Freud S., 2001). Ce qui nous amène parfois à un contexte psychopathologique où le corps pourrait se dissocier de l’esprit ou le soma du psyché. Ces deux niveaux sont en continuité et en interaction l’un avec l’autre, la possibilité de les départager pourrait disparaître suite à un événement contraignant.
Le psychisme est défini comme étant l’entité qui détermine les conduites affectives et relationnelles d’un individu. Cette entité a été inventée par la psychanalyse pour expliquer les conduites humaines, sans que sa nature soit précisée. Freud a essayé de tirer le psychisme vers l’esprit ou vers le neurobiologique (Freud, A. 1978). De notre côté, nous supposons que le psychisme est “mixte”, à la fois cognitivo-représentationnel et neuro-fonctionnel. D’autant plus qu’il y a des interactions constantes et continues, parfois non départageables, entre les deux. En pratique cela se traduit en psychopathologie par une double approche non exclusive (Delvolvé N., 2010).
Conclusion et recommandations
Nous proposons, dans le champ d’ergonomie ainsi développé, de mieux gérer nos réactions et nos comportements négatifs. Comment? Nous devons constamment nous poser les questions suivantes:
- Quelles sont les causes d’un comportement négatif?
- Quelle a-été la réaction de l’équipe des apprenants dans ce champ?
- Pourrai-je avoir un rôle effectif en tant qu’éducateur ?
- Quelle sera la réaction des apprenants en cas d’une intervention?
- Quelles sont les conséquences d’intervention sur le comportement des apprenants?
De même, nous indiquons des stratégies à suivre afin de maintenir l’équilibre entre les individus et leurs milieux environnants:
- Instaurer une relation réciproque : accepter la personne comme elle est, faire confiance, partager mutuellement ses idées, ses expériences, souligner les points communs, échanger ses sentiments, ses renseignements et se rendre services.
- Adopter une attitude positive :
- accueillir chaleureusement « Salut, ça me fait plaisir de te voir… »;
- observer et souligner les points forts et les aspects positifs de la personne, de son message… « c’est intéressant, tu… »;
- manifester son intérêt envers la personne « Ha! C’est intéressant que tu puisses… »;
- avoir du plaisir à se parler (utiliser l’humour);
- donner selon la situation des marques d’affection ou d’attention;
- interagir de façon subjective « aimerais-tu que… », « acceptes-tu de… »;
- partager ses idées, ses expériences, ses connaissances ou offrir son aide.
- Maintenir les relations en invitant la personne à participer à ses expériences de vie : « Aimeriez-vous venir avec nous…? » et favoriser des situations nouvelles d’interactions et d’échanges.
- Créer une relation d’interdépendance : interpeller, se laisser interpeller, collaborer, coopérer à la réalisation d’objectifs communs, participer aux choix, s’impliquer, rendre compte de ses actions et se sentir responsable de la réussite de l’autre.
- Soutenir les personnes dans leurs choix, dans les moments difficiles et parfois s’inspirer de la démarche de résolution de problème pour aider la personne à progresser. (Martin seligman E. P. (2015)
Les démarches d’ergonomie privilégient une approche participative, elles s’enrichissent de l’expérience et de l’intelligence des apprenants et du rapport éducateurs-éduqués. Cette approche applique le postulat qu’on apprivoise plus facilement ce qu’on contribue soi-même à réaliser à partir de ses propres convictions et de ses propres choix.
Pour parvenir aux objectifs posés dans le cadre d’une ergonomie scolaire soutenue par une approche psychanalytique, nous proposons de gérer les différentes situations selon les recommandatins suivantes:
- La maîtrise de soi en cas de comportement négatif
- Le lien affectif sain envers chaque apprenant afin de valoriser la volonté de changement positif du comportement
- L’humour et le confort
- L’identification et l’isolement de tous les obstacles (matériels et pédagogiques) qui peuvent provenir d’un phénomène exterieur et entraver cette ergonomie
- L’organisation et la planification
- Le renforcement (règlement-récompense punition ou ignorance)
- L’établissement d’un contrat social dans ce champ pour une meilleure ergonomie
- La gestion éducative et didactique
- L’élimination de tous les facteurs qui entravent cette dynamique d’ergonomie (Launis, K. & Koli, A. 2004).
Nous terminons ce travail par une conception Durkheimienne de l’éducation et de son importance comme étant un moyen utilisé par la société afin de renouveler sans cesse les conditions de son existence, et c’est par le processus éducatif (rôle de conservation, de transmission et de renovation) qu’on peut aboutir au but ultime en vue d’un changement social plus productif et démocratique.
Le rôle prédominant du bon psychologue consiste à alunir les côtés sombres de l’individu et d’illuminer les réverbères qui éclaircissent son univers. Et comme le dit Albert Einstein «Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.»
Perspectives:
De nouvelles problématiques pourraient être relevées. Une étude clinique personnifiée, particulière à chaque individu et, le cas échéant une thérapie personnalisée, est cruciale (Saujat, F. 2002).
Il serait également intéressant de promouvoir les individus dans leur terrain de travail et améliorer leurs conditions de travail pour une qualité meilleure. Philippe Meirieu disait « Un monde qui ne donne pas la priorité à l’éducation s’englue dans son présent. Il n’a pas d’avenir. Un monde qui ne fait pas à ses enseignants la place qui leur est dû est un monde perdu. En revanche, un monde qui parie sur ses enseignants peut retrouver l’espérance. » (Meirieu, P. 2001)
BIBLIOGRAPHIE
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