
Algériennes entre célibat endurci et prétendants immigrés
Algerians between hardened celibacy and Immigrants suitors
Massika LANANE /.Université de Béjaïa, Algerie
مقال نشر في مجلة جيل العلوم الانسانية والاجتماعية العدد 52 الصفحة 155.
Résumé :
En Algérie, le célibat volontaire ou imposé est une réalité flagrante. En l’espace de quelques années , le nombre de célibataires femmes a triplé .Cette explosion est due à plusieurs facteurs sociétaux : on trouve en premier lieu : le salariat féminin .Même si les mœurs changent, le couple reste la norme : les célibataires continuent à être victimes de préjugés sociaux. Pour fuir leur stigmatisation les femmes font appel à un mariage mixte avec les immigrés .Dans cet article , on expose quarante femmes mariées à des turques, syriens , chinois et subsahariens .Nous avons fait appel à la technique de l’entretien semi-directif, pour comprendre , comment ces femmes ont-elles vécu le célibat endurci pendant plusieurs années ?Une fois, mariées à des étrangers, ont –vraiment échappé aux préjugés et au rejet ?O nt- elles vraiment trouvé le bonheur en se mariant à un étranger ou juste une évasion de leur réalité amère.
Mots clés : le célibat, facteurs sociétaux, stigmatisation
Abstract:
In Algeria, voluntary or imposed celibacy( spinsterhood )is a blatant reality. In the space of a few years, the number of single women has tripled. This explosion is due to several societal factors: we find in the first place: the female wage. Even if the manners change, the couple remains the norm: the singles continue to be victims of social prejudices. To escape their stigmatization, women use a mixed marriage with immigrants. In this paper, we expose forty married women to Turkish, Syrian, Chinese and sub-Saharan. We used the technique of semi-directive interview, to understand how these women have lived the hardened celibacy for several years .Once married to strangers, have they really escaped prejudices and rejection, have they really found happiness by marrying a stranger or just an escape from their bitter reality.Keywords: celibacy (spinsterhood), societal factors, stigma
Introduction : Le célibat atteint le chiffre de 18 millions célibataires, dont 10 millions de femmes en âge de procréer. L’Algérie ne fait désormais plus exception quant au recul de la moyenne d’âge de mariage. Le mariage tardif s’explique probablement par la cherté de la vie , le manque en matière de logements, le chômage, l’envie de s’exiler et aller au-delà (des deux sexes), les exigences parfois insoutenables des deux parties, par le nombre de femmes de plus en plus décidées à tenir leur destin en main. Avec leur présence en force dans le monde de l’éducation, les femmes investissent de plus en plus dans le savoir et la promotion sociale .Au fait, un ensemble important qui peut justifier ce retard.[1]
Pour preuve, bon nombre de filles ne se marient qu’à la trentaine, alors que plusieurs femmes atteignent même la quarantaine et ne trouvent toujours pas de conjoint.
L’ intégration des femmes dans le monde du travail et leur indépendance économique et sociale enlèvent au mariage son caractère indispensable pour leur survie, comme c’était le cas pour les générations passées. Mais ce la n’empêche que sa nature en tant que femme éveille chez elle le sentiment de vouloir être belle , désirée responsable d’un enfant , le nourrir et le chérir .Une cause légitime qui la pousse à chercher une chaussette à ses pieds même étrangère mais musulmane ![2] L’objectif de cet article est de répondre aux questions suivante : Quels sont les facteurs du célibat prolongé chez les femmes algériennes ? Est-ce qu’ épouser un immigré quelque soit sa nature(refugié , expatrié ou clandestin..) avec tous les problèmes socio économiques qu’il présente ne serait-il pas un problème plutôt d’une solution au célibat prolongé ? Quelles sont les conséquences de ce mariage sur la famille élargie , sur les enfants ?
La méthode :
Toute recherche scientifique est caractérisée par une méthode que le chercheur doit suivre pour arriver aux résultats recherchés. Elle est un élément nécessaire pour effectuer un bon travail scientifique , le choix de la méthode dépend du thème qu’on veut traiter et aussi des objectifs tracés par le chercheur. Pour les besoins de la présente étude et pour atteindre notre objectif visé, nous avons opté pour une méthode descriptive analytique qui s’est imposée par la nature de notre thème, elle sert à décrire et analyser le phénomène étudié, ainsi d’expliquer les causes et à comprendre le phénomène, en se basant sur la technique de l’entretien pour mieux comprendre certains thèmes retenus telles que les conditions de vie des immigrés et celles des femmes célibataires endurcies avant le mariage. Pour mieux accéder à plus d’information enrichissant notre recherche, nous avons exploité différentes sources à savoir les sources électroniques , et les journaux locaux.
Selon GAUTHIER, B. (2003, p.307) l’entretien nous renseigne sur l’attitude à adopter en ces termes « c’est par son attitude d’écoute et de compréhension empathique et aussi par son habilité à poser des questions pertinentes, qui réalisera un entretien plus ou moins réussi »[3]. Ainsi, nous avons conduit l’entretien dans une ambiance remplie d’empathie avec des femmes qui ont vécu le célibat endurci pendant au moins 10 ans . De même la manière de poser nos questions a été prise en considération et le contenu respecté accepté et approuvé.
Après la collecte des données , on est passée à l’analyse de contenu en choisissant l’analyse thématique qui est , « procède par le découpage du discours et recensement des thèmes principaux qui peuvent faire l’objet d’analyse différente selon les questions et les objectifs de recherche.»[4]
Notre population totale de recherche se compose de 40 femmes qui remplient les conditions de notre recherche ( célibataires endurcies , mariage retardé, prétendants immigrés, résidantes différentes willayas de l’Algérie , différentes catégories socioprofessionnelles (diplôme, discipline , origine géographique diverses…etc.) Nous avons procédé à un accroissement total de la population quant au choix de ces enquêtées on a procédé à la technique de la boule de neige.
Qu’est ce qui mène au célibat ?
Le célibat se définit comme « un état d’une personne qui est en âge d’être mariée et qui ne l’est pas ,et ne l’a jamais été »[5]
C’est une personne qui n’a pas contracté le mariage alors qu’elle a atteint l’âge nubile. Le célibat se prolonge chez les individus des deux sexes jusqu’à un âge avancé et il touche une part importante de la société.
Comparativement au célibat vécu par l’homme, celui de la femme a d’autant plus de conséquences qu’il est mal vécu pour des raisons liées au poids de la culture arabo-musulmane qui impose à la femme de se marier jeune. Pour des raisons intrinsèques à son identité morphologique qui la contraignent à procréer avant le stade de la ménopause.[6]
La femme qui ne se marie pas est susceptible d’être malheureuse , seule et frustrée dans ses désirs normaux reliés à la sexualité, à la maternité, à l’affection qu’elle pourrait recevoir d’un homme et au prestige qui découle du mariage et de la vie familiale. Il y a plusieurs facteurs qui expliquent pourquoi certaines personnes restent célibataires :
Une apparence peu attrayante ou inappropriée à son sexe[7] « depuis que j’ai grandis aucun homme a demandé ma main à cause de la laideur de mon visage comme l’a toujours répété ma mère »[Rym 44 ans , infirmière ,wilaya d’Alger], une incapacité physique ou une maladie prolongée, une incapacité de trouver un conjoint, une hésitation à assumer les responsabilités conjugales et parentales « depuis la mort de mon père , c’est moi qui l’ai remplacée dans toutes ses charges familiales et financières , alors j’ai développé une certaine fatigue émotionnelle et une peur de ne pas être à la hauteur par apport à mon mari » un désir de poursuivre une carrière nécessitant les heures de travail longues et régulières ou beaucoup de déplacement, un manque d’occasion de rencontrer des personnes[8] « où voulez –vous que je rencontre un homme !J’évite les fêtes parce que toutes les filles de mon âge se sont mariées et c’est le tour de leurs filles .Je ne vais pas au hammams par manque de temps ! » [ Malika ,40 ans, coiffeuse, Béjaia ] . Les cérémonies de mariage étant le meilleur endroit pour se faire voir. Les mariages en Algérie présentent l’avantage des agences matrimoniale : les futures belles-mères y accourent pour choisir une femme à leur fils. Entre le plat de couscous et le thé de l’après-midi, la future belle-mère scrute, choisit, et lorsque la proie est repérée, elle questionne et se renseigne sur les aptitudes de la proie à répondre convenablement aux lois du mariage[9].
Connues de tous et de toutes, les femmes célibataires se présentent, lors des cérémonies, fardées et parfumées. Les cérémonies de mariage, par cette occasion qu’elle présente de réunir l’offre et la demande, sont largement fréquentées.
Il n’est pas à ignorer encore que dans notre société, la difficulté peut aussi provenir des coutumes des parents de la fille[10] « mes parents ont demandé une énorme dot 200000 Da , en sachant que mon prétendant était d’une classe moyenne et ne pouvait payer »[Maria ,43ans ,avocate de Batna ] , d’autres imposent des conditions exorbitantes « mes parents à moi ont demandé que je reste avec eux après le mariage ,alors le prétendant a refusé parce qu’il était fils unique ». « Ainsi on observe aisément que les familles citadines qui continuent de vivre sur l’héritage d’un capital symbolique et ne veulent pas déchoir en s’alliant aux “arrivistes” se condamnent souvent aux attitudes suicidaires de refus contraignant leurs filles à un célibat prolongé sinon définitif ».
En plus de cela, certaines filles visent les moyens économiques plus que l’homme prétendant. De sa position sociale de son (salaires, diplômes…), « son éducation, ses goûts, mais il engage aussi le groupe familial nom, prestige, patrimoine, capital de relations sociales, etc… »[11]
Prétendants immigrés comme solution au célibat endurci
Qui sont ces prétendants et d’où viennent-ils ?
Quand on parle d’immigrés on doit d’abord parler de la migration qui est sans doute un des phénomènes les plus anciens de la civilisation humaine, depuis la nuit des temps, l’homme s’est toujours déplacé d’une contrée à une autre , d’une région à une autre ,par curiosité , par soucis de s’enrichir des expériences des autres , pour améliorer ses conditions d’existence , ou tout simplement pour assurer sa survie dans un environnement plus favorable en cherchant parfois les besoins les plus fondamentaux, de vivre en paix, en sécurité et dans le respect des droits de l’homme . Ce qui est sûr est qu’aucun pays n’est épargné par le phénomène, que ce soit en tant qu’émetteur, récepteur ou de transit, à savoir les trois au même temps[12].
L’Algérie est l’un des‘’ pays d’immigration ‘’ de même que ‘’d’émigration”, qui reçoit chaque année des milliers des migrants frontaliers, subsahariens et maghrébins, obéissant à la proximité géographique, à l’histoire des peuples de la région et aux échanges économiques. Essentiellement, Maliens et Nigériens commerçants par le passé, ils s’adonnaient à l’économie frontalière du “troc” qui devient institutionnalisé.[13]
En outre, des milliers de Syriens se sont aussi réfugiés en Algérie. Selon le dernier rapport du département d’Etat américain sur la situation des droits humains en Algérie, la communauté syrienne dans notre pays était évaluée à 24 000 personnes en 2015, et 5500 demandes d’asile depuis 2012. [14]
On les retrouve notamment dans la restauration, la pâtisserie «orientale», le bâtiment, l’habillement…Ils doivent, dès lors, se conformer aux dispositions de la loi relative aux conditions d’entrée, de séjour et de circulation des étrangers en Algérie.
De l’autre côté et répondant à l’appel d’Ali Haddad, PDG de l’ETRHB et président du forum des chefs d’entreprises, une centaine d’hommes d’affaire chinois a débarqué, si ce n’est pour investir, au moins pour épouser des Algériennes. Avec près de 40 000 expatriés, les Chinois forment la première communauté étrangère d’Algérie. Ils ont la réputation d’être travailleurs, sérieux et discrets.[15]
Epouser un immigré est ce vraiment la bonne solution au célibat prolongé ?
Selon nos enquêtées le mariage à un immigré met fin aux conditions difficiles que pose l’homme algérien à la fille prétendante au mariage, en se disant par exemple : « cette fille est moins cultivée que moi ; elle ne représente pas la femme qui me convient du point de vue de sa taille, de sa personnalité ou de sa beauté ; cette fille est issue d’une famille inférieure à la nôtre…et ainsi de suite ».Hanane ,45 ans enseignante mariée à un Syrien ,il y’a deux ans nous dit : « je me sentais une marchandise sans valeur , il y’avait des prétendants qui venaient et partaient sans me prendre et sans donner un prix .Mais depuis que j’ai rencontré wael , un chimiste , prêt à travailler n’importe quoi pour vivre , je l’ai engagé comme mon propre chauffeur –hhh( un petit rire malicieux), pourtant j’avais mon permis ! –».Une autre enquêtée nous révèle :
« J’ai accepté de me marier avec Moussa un nigérien clandestin et chômeur en plus ! Tout simplement pour mettre fin aux préjugés qui viendront à l’idée des gens qui me croisent : « « elle doit avoir un sale caractère ou une maladie quelconque»». Alors que , tout simplement, j’avais la sagesse d’attendre la bonne personne. En effet, il arrive que les années passent sans la trouver. Ce qui fait que par la suite, je me retrouvais dans l’état du célibat prolongé ». [Assia,48 ans, directrice d’un jardin d’enfants, Oran].Elle continue son discours avec une certaine nuance de regret : « après avoir défier ma famille , mes amis , et tout ce que j’ai fais pour lui-il m’a rendu la maison , un refuge pour ses compatriotes , j’ai découvert que j’ai attrapé le sida !Apparemment , j’aurais dû rester vieille célibataire mieux que vivre avec cette créature , maintenant , j’ai mis fin à notre ‘’fatiha ‘’( acte de mariage) et je suis redevenue une autre fois célibataire ! »
Dans Assimilation in American Life (1964), Milton Gordon a élaboré sept phases par les quelles les immigrants doivent passer pour être assimilés dans la société d’accueil .Une chose qu’on a demandé aux enquêtées d’appliquer sur leurs maris chinois et turques [16]
1)l’assimilation culturelle : Sur les dix maris chinois , cinq parlent l’Algérois à 46% « malgré que jin suk (maintenant appelé Khaled) se débrouille bien avec l’arabe, mais quand on discute violemment chacun utilise sa langue maternelle, personne comprends personne ! »[samya ,39 ans , dentiste , Alger] , tous musulmans ; « chaque vendredi après la prière , Biong joe(Mohamed) ramène avec lui quelques amis chinois qui travaillent dans le bâtiment pour manger et des fois cuisiner le couscous »[Amina,42 ans banquière , Constantine ] ; 2) l’assimilation structurelle « Lee young (Mourad) trouve des difficultés à s’intégrer au sein de ma famille , mon père n’admet toujours pas le fait d’être mariée à un chinois « « un homme qui mange tout cru , un beau jour , il te mangeras ! » « Eh bien , qu’il me mange , je m’en fous , au moins lui il m’a acceptée et m’a donnée ma petite perle Maya, qu’est ce qu’il m’ont donnée tes chers compatriotes ! »[Nabila, 46 ans , agent administratif , Constantine ]; 3) l’assimilation maritale « vous savez c’est très difficile de vivre avec quelqu’un qui n’es pas vraiment comme vous , il y’a beaucoup de divergences culturelles par exemple , nous à Constantine on consomme pas beaucoup le riz ,alors qu’il est un plat essentiel chez lui , alors même si on est ensemble mais il y’a de montagnes de différences qui nous séparent » ; 4)[17] l’assimilation par identification, « lorsque les immigrants développent un sentiment d’appartenance et modifient leur identité, et ce n’est pas le cas avec les époux chinois , par contre les époux turcs ,peut être par héritage culturel et historique , ils se sont trouvés chez eux « mon mari Messaoud , en plus que tout le monde l’aime , il a développé un grand réseau d’amis , avec son look de pour Mouhaned , il réussit bien dans son travail ! » [ Zeineb ,41 ans, DRH dans une entreprise ]; 5) l’assimilation grâce aux attitudes réceptives de la société d’accueil, possible lorsque les immigrants ne se buttent pas à des préjugés; 6) l’assimilation grâce aux comportements réceptifs lorsque les immigrants ne font plus l’objet de pratiques discriminatoires; 7) l’assimilation civique. Cette phase n’est pas accomplie pour l’existence de conflits froids entre Algériens et Chinois et ou Turcs quand on parle politique(surtout blagues politiques).De plus, malgré que ces époux migrants représentent une réalité flagrante et en quelque sorte ont rendu services à ces femmes , ils restent refoulés , et rejetés « après m’avoir frappée , et humiliée, alors que je lui ai garanti un toit et une vie respectable !J’ai pas écouté mon frère quand il m’a dis , chômeur pour chômeur je préfère un Algérien ! »[Bakhta 50 ans , couturière, Oran ]. Ces immigrants , bien qu’ils soient des Chinois, Syrien , Turcs ou Subsahariens algérianisés ,cela ne leurs donne pas le droit de participer et de s’engager dans les affaires publiques et acquièrent la citoyenneté !
Et si ces hommes retournent chez eux….?
La plupart des enquêtées ont répondu que leurs conjoints ne comptent pas revenir à leurs pays d’origines. Sauf les Syriens et cela pour les raisons suivantes .L’arrivée d’un enfant qui appartient à deux mondes différents amène les membres du couple mixte à remettre en question leurs certitudes et à réfléchir sur leurs rôles parentaux. Par cet enfant se concrétise le défi. Dans certains cas le parent expatrié comprend qu’il devra élever son fils ou sa fille d’une autre manière sans l’aide d’une famille élargie, ni l’hospitalité du voisinage.[18]
Par peur que la différence de culture et parfois des valeurs ne déstructure l’enfant. Ils choisissent pendant ses premières années de ne lui faire fréquenter qu’un milieu homogène (entourage, langue, mode de vie, attitudes sociales identiques…).
Lorsque le temps permet au parent migrant à réussir à dépasser les épreuves liées aux chocs de son inconscient différent, il comprendra à ce stade que retourner chez lui ne serait probablement pas bon pour son enfant.
La peur du changement
Quelle que soit la façon dont nous nous y prenons, nous tissons systématiquement autour de nous un petit cocon de repères rassurants et d’habitudes.[19]
Souvent, il s’agit des réactions que nous reproduisons dans certaines situations. Et ces réactions découlent de nos habitudes de penser (des façons de voir les choses) ainsi que de nos habitudes de ressentir (certaines émotions dans certaines situations). La peur du changement permet donc d’éviter de prendre des risques inconsidérés. Oser changer comporte effectivement des risques. Et comme le dit le fameux dicton :« On sait ce qu’on perd, mais on ne sait pas ce qu’on gagne ».Une de nos enquêtées réplique :« Cela faisait longtemps qu’il est là , il a mis en place diverses habitudes et rituels. Les choses devaient être faites dans un certain ordre. Le moindre petit changement la déstabilisait. Mettre tout de côté et redémarrer à zéro ce n’est pas chose facile surtout après la mort de ses parent il n’a plus personne en Chine !Peut être on ira juste visiter »[Noura , 54 ans enseignante retraité, Alger]
Conclusion
Les causes du phénomène du célibat féminin prolongé qui semble prendre de plus en plus d’ampleur sont dues essentiellement au chômage des hommes , à l’exiguïté de la maison familiale, à l’indisponibilité de logement et au manque de moyens financiers. Il est illusoire de penser que les femmes célibataires ayant une activité professionnelle acceptent et gèrent mieux cet état de fait à l’inverse de leurs homologues(femmes à foyer).[20] « Les remarques de l’entourage s’en font au contraire plus humiliantes »[21]: « Mais tu as la chance de sortir, de travailler avec des hommes et tu n’as toujours pas trouvé quelqu’un… » Des paroles malencontreuses et qui assaillent la célibataire dans tous les aspects de son identité : quel est mon pouvoir de séduction ? Qu’y a-t-il de déplaisant en moi ? Qu’est-ce qui ne va pas avec moi ? Des remises en question perpétuelles et dévastatrices pour son équilibre mental ».Pour sortir de cet impasse ,la femme célibataire se refuge dans le mariage avec les étrangers nouvellement arrivés en Algérie .Et malgré que ce mariage n’est pas accepté par sa famille et sa société , il est parfois plus aisé de penser que le mariage, autant que la naissance ou la mort, est un événement essentiel dans la vie des individus, il porte en lui une sacralité qui n’est pas seulement liée à sa fonction, mais au fait qu’il est l’un des fondements de toute civilisation. Et puisque aucun célibataire est vraiment heureux de même qu’un marié , alors, il vaut mieux être mal chaussé que déchaussé ![22]
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[1]https://www.algerie-focus.com/2013/10/qui-veut-mepouser-en-algerie-leternelle-question-de-presque-5-millions-dalgeriennes/
[2] www.celibataire.com
[3] GAUTHIER .B , Recherche sociale : de la problématique à la collecte des données, Québec, Presse Universitaire de Québec,2004.
[5]https://www.algerie-focus.com/2013/10/qui-veut-mepouser-en-algerie-leternelle-question-de-presque-5-millions-dalgeriennes/
[6] https://www.liberte-algerie.com/enquete/le-celibat-entre-mode-de-vie-et-contrainte-sociale-82254
[7] https://se-liberer-soi-meme.com/oser-changer-la-peur-du-changement
[8] https://www.algerie-focus.com/2013/10/qui-veut-mepouser-en-algerie-leternelle-question-de-presque-5-millions-dalgeriennes/
[9] https://www.liberte-algerie.com/enquete/le-celibat-entre-mode-de-vie-et-contrainte-sociale-82254
[10] DePaulo.B et W. Morris, « Singles in society and in science » , Psychological Inquiry, vol. XVI, n° 2-3, 2005
[11] Saïb Musette Mohamed et Nourredine Khaled, « L’Algérie, pays d’immigration ? », Hommes & migrations, 1298 | 2012, 54-69.
[12] LANANE Massika « La migration Africaine en Algérie : une éventuelle intégration ou un passage à l’autre rive de la Méditerranée », Mondes Méditerranéen , 2014,256.
[13] Musette Mohamed Saïb « Transferts des migrants : un mirage pour le développement économique de l’Afrique ? »Dans NAQD 2009/1 (N° 26-27)
[14] https://www.dmalgerie.com/actualite/3690/Quand les Syriens deviennent des sans-papiers :El Watan, 15 septembre 2016 https://algeria-watch.org/?p=50078par aw ·
[15] http://www.jeuneafrique.com/233388/politique/qui-sont-les-chinois-d-alg-rie/
[16] Glick-Schiller, Nina, Basch, Linda u. Blanc-Szanton, Cristina,« Towards a
transnational Perspective on Migration. Race, Class, Ethnicity, and Nationalism Reconsidered. » ,New-York,1992, 1-25.
[17] Glick-Schiller, Nina, Basch, Linda u. Blanc-Szanton, Cristina. 1992, op cit.
[18]Massika Lanane, La migration féminine entre émergence et limites ’http://www.crasc.dz/ouvrages/pdfs/2014-sayad-massika_lanane.pdf2014, 398 pages, ISBN: 978-9961-813-62-1 pp263-272
[19] Sayad Abdelmalek , La double absence, Ed. Seuil, Paris, 1999, 437 p.
[20]https://www.algerie-focus.com/2013/10/qui-veut-mepouser-en-algerie-leternelle-question-de-presque-5-millions-dalgeriennes/
[21] Massika Lanane La migration féminine entre émergence et limites opcit : p169
[22] Steffen ; Marfaing, Laurence : « Les relations transsahariennes à l’époque contemporaine. » Paris : 29-60.Centre for Migration Studies International Migration InstitutAccra18-21 Septembre 2007